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Terme Définitions
DAÏMON

[Agrippa, H.-C., La Philosophie occulte, t. 3, Éditions Traditionnelles, 1981, p.  94-96]

1 – Il n’y a point d’homme sur terre qui n’ait comme Gardien un triple et bon daïmon : l’un est sacré, le second est de la naissance, et le troisième est de la profession. Le Daïmon sacré, selon la doctrine des Egyptiens, ne vient point des astres ni des planètes, mais d’une cause supérieure, du dieu même maître des esprits, qui l’a assigné à l’âme rationnelle dans sa descente ; cet esprit est universel, au-dessus de la nature. C’est lui qui est le directeur de la vie de l’âme, et qui présente toujours les bonnes cogitations à la pensée, agissant en nous sans cesse et nous communiquant la lumière, encore que nous n’y prenions pas toujours  garde ; mais quand nous sommes lavés de nos péchés et que nous menons une vie tranquille, alors nous le reconnaissons, il s’entretient presque avec nous et nous fait entendre sa voix quoiqu’auparavant il gardait le silence en notre présence, et tâche sans cesse à nous faire arriver à la perfection sacrée. Nous pouvons ainsi moyennant l’aide de ce daïmon détourner la malignité du destin, et si nous l’honorons religieusement par les bonnes œuvres et la sainteté de notre vie, comme nous savons que Socrate a fait, les platoniciens croient qu’il nous donne un merveilleux secours tant par songes que pas signes, en détournant les maux dont nous sommes menacés, et en nous procurant et conservant les biens avec un grand soin : c’est pourquoi les pythagoriciens chantant leurs hymnes, prient d’ordinaire Jupiter qu’il les garde du mal ou qu’il leur enseigne quel daïmon peut le faire. Le second Daïmon est de la géniture ou naissance, qui s’appelle aussi génie ; celui-ci nous vient de la disposition du monde, et du tournant des astres qui passent lors de la naissance. Il y a des auteurs qui croient que l’âme sur le point de descendre dans le corps se choisit ce gardien du chœur des daïmons, et qu’elle n’est pas tellement maîtresse de le choisir pour son conducteur, qu’il ne faille encore de son côté qu’il la veuille bien prendre en tutelle. Cet esprit est l’exécuteur de la vie et le conservateur, il la concilie avec le corps, et en a soin après l’avoir communiquée au corps, et il aide l’homme à s’acquitter de l’office à quoi les puissances célestes l’ont destiné en naissant. Par conséquent, tous ceux qui ont reçu un génie heureux sont vertueux dans leurs œuvres, capables, forts et prospères ; c’est pour cette raison que les philosophes les appellent bien fortunés ou bien nés. Le Daïmon de la profession est donné par les astres qui président à la profession ou secte à laquelle appartient un homme, et l’âme le choisit tacitement lorsqu’elle commence à user d’élection et qu’elle a pris une règle de vie. Ce daïmon change lorsque le changement de profession arrive ; alors selon la dignité de la profession, on reçoit des daïmons de profession plus dignes et même d’un plus haut ordre, qui prennent soin successivement de l’homme qui s’adjoint progressivement tel et tel gardien de profession à proportion qu’il monte de vertu en vertu. Quand donc notre emploi convient à notre nature, nous sommes assistés d’un semblable daïmon de profession qui s’accorde avec notre génie particulier, et notre vie devient plus tranquille, plus heureuse et plus prospère ; mais quand nous nous engageons dans une profession qui ne revient pas à notre génie, qui même lui déplaît, notre vie n’est qu’une peine et travail, et est traversée par des patrons qui ne s’accordent pas.

[Agrippa, H.-C., La Philosophie occulte, t. 3, Éditions Traditionnelles, 1986, p.  83]

2 – Les daïmons passent pour des animaux d’air et de feu, parce qu’ils sont vigoureux moyennant la nature des corps aériens, et ne se dissolvent point par la mort, parce que l’élément est plus propre en eux pour agir que pour pâtir.  Le même [saint Augustin] semble établir que pour les anges ils ont eu dès le commencement de leur création des corps d’air formés de la plus pure et de la plus haute portion de l’air, propres pour agir et non pas pour pâtir, et qu’après la confirmation elle a été conservée aux bons anges, tandis qu’elle a été changée aux méchants dans leur chute en qualité de l’air plus grossier, de manière qu’ils peuvent même être tourmentés par le feu.

[Agrippa, H.-C., La Philosophie occulte, t. 3, Éditions Traditionnelles, 1986, p.  84]

3 – Car le corps de l’ange est exempt de toute matière, mais le corps du daïmon est en quelque sorte matériel, comme les corps des ombres, et sujet à pâtir, de sorte qu’il sent la douleur étant frappé et que le feu le change en cendres visibles […]. Et quoique ce soit un corps spirital, il est néanmoins fort sensible et pâtit au toucher ; et encore qu’il soit coupé, il se rejoint et se refait comme l’air et l’eau, cependant il souffre grande douleur ; c’est pourquoi les daïmons craignent le tranchant d’un fer.

[d’Hooghvorst CH., Fil d’Ariane, n°14 p. 42-43]

4 –  Platon, dans son traité La République, parle du mystère de la génération en ce bas monde : après avoir choisi son existence terrestre, l'âme de l'homme reçoit un daimon propre qui le régira durant sa vie incarnée. Il s'agit de l'esprit astral qui anime l'air ambiant au moment de la naissance, et que l'enfant inspire pour la première fois lorsqu'il vient à la lumière. Cet esprit astral est formé du mélange des influences planétaires qui, à partir de la couronne zodiacale, descendent continuellement dans le monde sublunaire pour se corporifier dans la terre, et pour se fixer dans le sang du nouveau-né au moment de sa première inspiration. Cet esprit, pur au niveau zodiacal, se mélange, dans l'air atmosphérique, aux impuretés qu'il contient, se chargeant ainsi d'une certaine humeur corruptive […]. Cet esprit astral, ce « daimon » pour Platon, « qui agit dans les fils de la désobéissance », c’est-à-dire les fils d’Adam, c’est le destin, ou la Nécessité pour les Anciens, qui détermine le tempérament, le caractère et la vie de l’homme de ce monde.

[Cornutus , « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 57]

5 – Le Bon Démon (Da…mwn), à son tour, représente le monde chargé de fruits, ou la raison qui y est préposée, en ce sens que, comme un bon distributeur (diairšthj), elle partage (date‹tai) et divise (diamer…zei) la part assignée à chacun*.

Il est le protecteur et le conservateur des biens domestiques : en conservant efficacement sa propre maison, il se donne en exemple aux autres.

* L’étymologie proposée pour da…mwn se comprend mieux par un rapprochement avec le participe da…wn, « divisant », « partageant », « distribuant ».

[Héraclite, « Allégories d’Homère », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 112, note 91]

6 – Apulée, Du Démon de Socrate, 11, assimile à un démon (daemon) Athéna apparaissant à Achille : « Que penser des corps des démons, dont la matière est bien plus subtile ? Car ils ne sont pas composés d’un petit nuage tartreux, d’une agglomération gonflée et obscure, comme le sont les nuages. Au contraire, ce qui les constitue, c’est cet élément très pur de l’air, transparent et serein. Aucun homme ne les voit par hasard ; c’est par ordre divin qu’ils se laissent voir. En effet, il n’y a en eux aucune densité terrestre qui, en occupant la place de la lumière, puisse faire obstacle à nos yeux et, par cette opposition, en arrêter les rayons pénétrants. Ils possèdent des corps dont le tissu est subtil, resplendissant et fin, au point que cette finesse laisse passer tous les rayons de notre regard, que cette splendeur les réfléchit, et que cette subtilité les trompe.

[Pythagore, Les vers d’or. Commentés par Hiéroclès (trad. M. Meunier), L’artisan du livre, 1925, p. 77, n°2]

7 – Pour Platon, Cratyle 397 C, les Génies,  daimones, sont les âmes de ceux qui furent sages et habiles, daêmones. A l’instant de la mort, écrit-il, « L’homme vraiment bon est appelé à une haute et glorieuse destinée, et, recevant son nom de la sagesse, devient génie. » Et quiconque, ajoute-t-il, loc. cit. 398, est daêmôn, c’est-à-dire homme de bien, est véritablement génie, daimôn, pendant sa vie comme après sa mort, et ce nom lui convient proprement. Pour Hiéroclès, ce sont les Génies terrestres, analogues aux Saints, qui correspondent à la conception des Génies, telle que nous la présente Platon dans le passage que nous venons de citer.

[Pythagore, Les vers d’or. Commentés par Hiéroclès (trad. M. Meunier), L’artisan du livre, 1925, p. 81, n°1]

8 – Ces Génies terrestres sont ici les âmes des mortels vertueux. Purifiées par la vérité, ces âmes ont été par la mort affranchies de leur corps matériel ; elles vivent sans lui, mais elles peuvent encore, selon la doctrine des Pythagoriciens, revenir animer un autre corps mortel. De telles âmes, en devenant pleines d’expériences et de science, daêmones, sont devenues des génies, daimones.

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