Terme | | |
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ICARE | [Fabre du Bosquet, Concordance, Le Mercure Dauphinois, 2002, p. 65] 1 –Si après l’extraction de ces deux liqueurs, l’une rouge, l’autre blanche, on calcine le résidu et qu’après avoir purifié ce dernier on réunisse ces trois substances, elles formeront un tout homogène, composé d’âme, d’esprit et de corps. Il faut faire circuler cette masse avec de nouvel esprit scrupuleusement déflegmé dont l’artiste ne saurait en avoir en trop grande quantité. La circulation suffisamment faite, on doit séparer de la masse tout l’esprit qui ne sera point corporifié avec elle ; après cette séparation, il faut triturer la masse et la mettre dans un vase pour le faire sublimer. On doit très essentiellement observer de faire cette sublimation dans un vase peu élevé, dans la crainte que la matière qui se sublimera, en s’élevant trop haut, ne se condense en eau et qu’en retombant sur la matière, cette eau ne la submerge ; si ce malheur arrivait, l’artiste aurait perdu son temps et sa matière. C’est cet accident qu’on court le risque d’éprouver, qui a donné lieu à l’invention de la fable d’Icare. |
ICH ELOHIM | Voir : Maqom 2 |
ICHÔR | [Homère, Iliade, cité par van Kasteel, H., Fil d’Ariane, n° 24, p. 64] 1 – Dans le cinquième chant de l’Iliade, la déesse Aphrodite est attaquée par le guerrier Diomède : « Accompagnant sa javeline aiguë, il la touche à l’extrémité du bras délicat. L’arme aussitôt va pénétrant la peau à travers la robe divine, ouvrée des Grâces elles-mêmes, et, au-dessus du poignet de la déesse, jaillit son sang immortel : c’est l’ichôr, tel qu’il coule aux veines des divinités bienheureuses… » (Il. V, 335-340). |
IDÉE | [Philalèthe, E., L’anthroposophie théomagique, trad. par Clément Rosereau, Fil d’Ariane, n° 24, p. 40] 1 – Il faut être averti que l’Idée est double : divine et naturelle. L’Idée naturelle est un Esprit de feu, invisible, créé et, à proprement parler, une simple enveloppe ou vêtement de la Véritable Idée, d’où l’appellation des Platoniciens : Nimbus numinis descendentis » (Nuée de la divinité (ou volonté, puissance divine) qui descend). Zoroastre et quelques autres pensent que c’est l’âme du monde (anima mundi), mais avec leur permission, ils se sont trompés car il y a une grande différence entre âme (anima) et esprit (spiritus). Mais l’Idée dont je parle ici est la Véritable Idée exemplaire et primordiale, pur influx du Tout-Puissant. Cette Idée, avant la coagulation des principes séminaux en une grossière fabrication externe, qui est la fin de la génération, imprègne aux principes vitaux de l’éther un modèle ou plan d’après lequel le corps sera élaboré et c’est la première production interne ou ébauche de la créature. C’est ce que l’Esprit divin nous suggère dans l’Écriture lorsqu’il dit que « Dieu créa toutes les plantes du champ avant qu’elles ne fussent dans le sol, et toutes les herbes du champ avant qu’elles ne poussent ». Pourtant, sans cette présence, de l’Idée dans la matière, la Création n’était pas réalisée « extramittendo aliquid de essentia ideae » (faisant sortir quelque chose de l’essence de l’idée) car c’est Dieu qui contient sa créature, et non pas la Créature qui contient Dieu. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 32-36] 2 – Il y a en Dieu quelque chose d’analogue à la méditation […] Il les envisagea d’abord et les fit ensuite. Dieu, en son Idée éternelle prévit ce dont il n’y avait pas encore de copie matérielle. […] Ainsi l’Esprit divin nous instruit-il porrigendo ideas quadam extensione sui extra si (étendant les idées par une certaine extension hors de soi) et parfois plus particulièrement en songes. […] A peine la Lumière divine eut-elle percé le sein de la matière, que l’Idée ou le Plan de tout le monde matériel apparut dans les eaux primordiales comme une image dans un miroir. C’est par ce plan que le Saint-Esprit façonna et modela la structure universelle. Ce mystère ou apparition de l’Idée se manifeste par excellence dans l’analyse magique des corps, car celui qui sait comment imiter les principes de la protochymie de l’Esprit en séparant les principes dans lesquels est emprisonnée la Vie, peut en voir l’empreinte expérimentalement dans les vêtements extérieurs de la nature. […]. Mais il faut être averti de ce que l’Idée est double, divine et naturelle. L’idée naturelle est un Esprit de feu, invisible, créé à proprement parler une simple enveloppe ou vêtement de la véritable idée d’où l’appellation des platoniciens « nimbus numinis descendentis » […] L’idée dont je parle ici est la Véritable Idée exemplaire et primordiale, pur influx du Tout-Puissant. Cette Idée, avant la coagulation des principes séminaux en une grossière fabrication externe qui est la fin de la génération, imprègne aux principes vitaux de l’éther un modèle ou plan d’après lequel le corps sera élaboré et c’est la première production interne ou ébauche de la Créature. [d’Hooghvorst, E., Le Fil de Pénélope, t. 1, La Table d’émeraude, 1966, p. 80] 3 – L’idée de l’Art, c’est l’Hué céleste ; par Tirésias, elle s’exprime car dans la semence se trouve le programme ou idée exprimée de toute création. Le moyen, c’est l’électrum ou l’Hué bien logé. |
IDOLÂTRIE | |
IDOTHÉE | Voir : Protée 3 |
IDRÎS | |
ÎLE | |
ILLUMINATION | [Dorn, cité dans Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 106] 1 – La véritable illumination ne commence pas avant que l’âme ait établi une comparaison entre les choses éternelles et les choses transitoires, entre la vie et la mort, et qu’elle choisisse d’être réunie au monde de l’âme, davantage attirée par le plaisir du monde de l’âme, qui est plus fort que celui du monde du corps. L’esprit émerge de cette illumination, et commence une séparation volontaire du corps. Lorsque l’âme, contemplant d’une part la corruption et l’annihilation du corps, et d’autre part l’excellence et la félicité éternelles du monde de l’âme, désire être réunie à ce dernier et néglige complètement le premier, son seul désir va vers ce qu’elle voit comme étant rendu complet par Dieu pour le salut et la gloire. Le corps est alors contraint de se joindre à l’union des deux autres, qui sont déjà réunis. C’est cette transmutation philosophique miraculeuse du corps en esprit et de l’esprit en corps, au sujet de laquelle les sages nous ont laissé une formule : « Rendez le fixe volatil et le volatil fixe, ainsi vous acquerrez notre maîtrise ». Le sage cherche ce qu’il aime, et ne peut aimer ce qu’il ne connaît pas, sinon il serait fou. C’est donc de l’illumination que naît cet amour, la vérité de toutes choses, qui seule fleurit chez tous les véritables philosophes » (Dorn, De speculativa Philosophia I). Tel est donc le véritable mystère essentiel de la régénération, ou mort spirituelle. |
IMAGE | Voir : Pauvre 1 |
IMAGINATION | Voir : Miroir 4 |
IMMORTALITÉ | [Pythagore, Les vers d’or. Commentés par Hiéroclès (trad. M. Meunier), L’artisan du livre, 1925, p. 126, n°1] 1 – C’est le dogme de l’immortalité qui sert de fondement, pour Hiéroclès comme pour Platon, à toutes les vertus. Mais l’immortalité de notre âme n’est pas uniquement celle dont elle jouira après sa mort, elle comprend encore celle que notre âme vécut avant de venir habiter un corps périssable. Ce sont ces deux immortalités qui constituent l’éternité de notre âme. |
INCARNATION | Voir : Noir 4 |
INCINÉRATION | Voir : Grand Oeuvre 2 |
INTELLECT | [Plutarque, « Sur la vie et la poésie d’Homère » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 237] 1 – L’« intellect », en grecnÒoj, ou le « sens » divin, est le don de Zeus. En d’autres termes, c’est Zeus qui se donne lui-même, puisque ce dieu représente précisément l’intellect. [Hippolyte de Rome, « Réfutations de toutes les hérésies » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 811] 2 – C’est la grande Puissance, l’Intellect (noàj) de l’univers, qui règle tout, qui est mâle ; l’autre vient d’en bas : c’est la grande Pensée (™p…noia), femelle, qui enfante tout. [...] La Pensée vit et cacha en elle-même le Père, c’est-à-dire la Puissance. Ainsi, il y a un être mâle et femelle, Puissance et Pensée. Il y a donc une correspondance entre les deux ; il n’y a aucune différence entre la Puissance et la Pensée : les deux sont un. La Puissance vient d’en haut, la Pensée d’en bas. Tel est donc ce qui se manifeste à partir d’elles : on voit que l’un est deux, un mâle femelle, ayant la femelle en lui-même. L’Intellect est dans la Pensée : ils sont inséparables ; les deux sont bien un. Extrait de la Déclaration de Simon le Magicien. [Psellos, M., « Petits traités d’exégèse… » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 850] 3 – Le terme « intellect » traduit le grec noàj. Il s’agit en réalité d’un sens, c’est-à-dire d’un organe qui permet d’avoir un contact sensible avec le monde divin. [D’Hooghvorst Charles, Fil d’Ariane, n°14 p. 44] 4 – L’Intellect, ô Tat, est tiré de la substance même de Dieu… Dans les hommes, cet Intellect est Dieu… En réalité, c’est sur toutes choses que domine l’Intellect, c’est-à-dire le moi de Dieu, sur la fatalité, sur la loi et sur tout le reste ; rien ne lui est impossible, ni d’établir l’âme humaine au-dessus du Destin (fatalité), ni si elle a été négligente, comme il arrive, de la mettre sous le joug de la fatalité. [Hermès Trismégiste., Corpus Hermeticum. Les Belles Lettres, 1972, vol. I, p. 50] 5 – La raison donc, ô Tat, Dieu l’a donnée en partage à tous les hommes, mais il n’a pas fait de même pour l’intellect. Non qu’il ait éprouvé de l’envie à l’égard de quiconque, car l’envie ne vient pas de là-haut, c’est ici-bas qu’elle se forme dans les âmes des hommes qui ne possèdent pas l’intellect. – Pourquoi donc ô père, Dieu n’a-t-il pas donné l’intellect en partage à tous ? – C’est qu’il a voulu, mon enfant, que l’intellect fût présenté aux âmes comme un prix qu’elles eussent à gagner. – Et où l’a-t-il placé ? – Il en a rempli un grand cratère qu’il a envoyé sur terre, et il a appointé un héraut avec ordre de proclamer aux cœurs des hommes ces paroles : « Plonge-toi, toi qui le peux, dans ce cratère que voici, toi qui crois que tu remonteras vers Celui qui a envoyé sur terre le cratère, toi qui sais pourquoi tu es venu à l’être. » Tous ceux donc qui ont fait attention à la proclamation et qui ont été baptisés de ce baptême de l’intellect, ceux-là ont eu une part à la connaissance et ils sont devenus hommes parfaits, parce qu’ils ont reçu l’intellect. Ceux au contraire qui ont négligé d’écouter la proclamation, ceux-ci sont les « logikoi », parce qu’ils n’ont pas acquis en surplus l’intellect et qu’ils ignorent pourquoi ils sont nés et de quels auteurs. [Hermès Trismégiste., Corpus Hermeticum. Les Belles Lettres, 1972, vol. I, p. 157] 6 – L’intellect se rend visible dans l’acte de penser, Dieu dans l’acte de créer. [Hermès Trismégiste., Corpus Hermeticum. Les Belles Lettres, 1972, vol. II, p. 317] 7 – L’intellect est la lumière de l’âme humaine comme le soleil l’est du monde, et il éclaire davantage : car tout ce qu’éclaire le soleil est de temps en temps privé de cette lumière par l’interposition de la terre et de la lune quand survient la nuit – l’intellect donc, lorsqu’il s’est une fois mélangé avec l’âme humaine, devient avec elle une seule et même substance par une intime fusion, si bien que les âmes ainsi mélangées ne sont plus jamais obscurcies par les ténèbres de l’erreur. [Hermès Trismégiste., Corpus Hermeticum. Les Belles Lettres, 1972, vol. II, p. 340] 8 – L’Intellect total qui ressemble à la divinité, de soi immobile, se meut pourtant dans sa stabilité : il est saint, incorruptible, éternel et quoi que ce soit de meilleur encore, s’il est un attribut meilleur, puisqu’il est l’éternité du Dieu suprême laquelle subsiste dans l’absolue vérité, infiniment rempli de toutes les formes sensibles et de l’ordre universel, ayant sa subsistance, pour ainsi dire, avec Dieu. L’intellect du monde, quant à lui, est le réceptacle de toutes les formes sensibles et de tous les ordres particuliers. Enfin l’intellect humain dépend du pouvoir de retenir propre à la mémoire, grâce auquel il garde le souvenir de toutes ses expériences passées […]. La connaissance qu’on peut prendre de l’intellect humain, de son caractère et de son pouvoir, consiste tout entière dans le ressouvenir des événements passés : car c’est grâce à cette ténacité de la mémoire que l’homme a été rendu capable de gouverner lui aussi sur la terre. L’intelligence de la Nature et le caractère de l’intellect du monde peuvent être vus à fond par l’observation de toutes les formes sensibles qui sont dans le monde. L’intellect de l’éternité, laquelle vient en second, se donne à connaître et son caractère se peut discerner par l’observation du monde sensible. Mais la connaissance qu’on peut prendre du caractère de l’intellect du Dieu suprême, comme le caractère même de cet intellect, est la vérité toute pure, et l’on ne peut en distinguer dans le monde, même de façon confuse, aucune ombre. Car, là où rien ne se fait connaître que sous la mesure du temps, il y a mensonge ; là où il y a commencement dans le temps, l’erreur apparaît. |