Terme | | |
---|---|
PACTOLE | [Pernety, Les Fables Égyptiennes et grecques, Archè, 2004, tome 1, p. 562-563] 1 – Enfin Midas se défait du pouvoir incommode de changer tout en or, et le communique au Pactole en se lavant dans ses eaux. C’est précisément ce qui arrive à la pierre des Philosophes, lorsqu’il s’agit de la multiplier. On est alors obligé de la mettre dans l’eau mercurielle, où le Roi du pays, dit le Trévisan, doit se baigner. Là, il dépouille sa robe de drap de fin or. Et cette fontaine donne ensuite à ses frères cette robe, et sa chair sanguine et vermeille, pour qu’ils deviennent comme lui. Cette eau mercurielle est véritablement une eau pactole, puisqu’elle doit se coaguler en partie, et devenir or Philosophique. Voir aussi : Nil 1 |
PACTOLE | |
PAIN | [D’Eckhartshausen, La nuée sur le Sanctuaire, Psyché, 1965, p. 138] 1 – Pain veut dire littéralement la substance qui contient tout, et vin la substance qui vivifie tout. Ainsi, un prêtre selon l’ordre de Melchisédeq est celui qui sait séparer la substance qui contient tout et vivifie tout, de la matière impure. Voir aussi : Orge 1 |
PAIX | Voir : Janus 1 |
PALLAS | [D’Hooghvorst, E., Le Fil de Pénélope, Beya, 2009, p. 8] 1 – Dès ce commencement dont les Philosophes ont si peu parlé, car c’est le fondement de l’Art, Pallas naît toute armée de la tête de Zeus. Son nom de Pallas la définit comme une déesse vierge. Cette protectrice des arts est représentée casquée portant une lance et un bouclier, l’égide d’Athéna. Nul sans sa protection, sans être sous son égide, ne pourrait être introduit dans l’école chymique. Son aide est toute-puissante. C’est elle qui conduit l’œuvre du commencement jusqu’à la fin. Elle conseille, instruit et réconforte le disciple. Voir aussi : Verbe 1, Divinité 1 |
PALMIER | Voir : Rouge 1 |
PAN | [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 255] 1 – C’est dans le sujet universel qu’ils ont trouvé la nature de tous les particuliers, et ceci nous est signifié par cette maxime « Que celui qui ne connaît pas Protée aille à Pan ». Ce Pan est leur chaos ou Mercure, qui explique Protée – à savoir les créatures particulières, communément appelées individus. Car Pan se transforme lui-même en Protée, c’est-à-dire en toutes variétés d’espèces, animales, végétales et minérales. Car c’est par la Nature Universelle ou Première Matière que toutes celles-ci furent faites, et Pan possède leurs propriétés en lui-même. [Cornutus , « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 56] 2 – On assimile le monde également à Pan (P£n), puisqu’il s’identifie à la totalité de l’univers (p©n). En bas, il est velu et ressemble à un bouc, parce que la terre est dense et touffue ; en haut, il est anthropomorphe, parce que le principe conducteur ou raisonnable du monde se trouve dans l’éther. On le présente comme un débauché prêt à saillir, parce qu’il dispose d’une multitude de principes séminaux dont l’union est à l’origine de nombreuses productions. Il demeure dans les lieux déserts, ce qui exprime surtout sa solitude ; car le monde est un et d’une seule naissance. Il poursuit les nymphes, puisqu’il se réjouit des évaporations humides qui montent de la terre, et sans lesquelles il ne lui serait pas possible d’avoir aucune consistance. Sa nature bondissante et enjouée indique le mouvement incessant de l’univers. Il est revêtu d’une peau de faon ou de léopard à cause de la diversité des astres et des autres couleurs qu’on y observe. Il joue la syrinx, peut-être parce qu’il est traversé par les souffles de toutes sortes de vents, ou peut-être parce qu’il a une modulation d’apparence rustique et austère, qui n’est pas ostentatoire. Il habite les montagnes et les grottes, et à cela correspond la couronne de pin, cet arbre ayant une nature montagnarde et grandiose ; et aussi le terme « panique », désignant une peur soudaine et irrationnelle, car les troupeaux de bœufs et de chèvres sont frappés d’effroi quand ils entendent un bruit qui sort du bois, des lieux caverneux et des ravins. Voir aussi : Divinité 1 |
PANACÉE | |
PAON | Voir : Coq 4 |
PÂQUE | |
PARADIS | [d’Hooghvorst, E., Le Fil de Pénélope, t. 1, La Table d’émeraude, 1966, p. 242] 1 – Remarquons que le mot Paradis, PRDS, est composé des premières lettres des quatre mots qui ont trait aux quatre sens de l’Écriture: Pshat : le sens simple Remez : l’allusion (signe) Derash : l’explication Sod : le secret qui constituent le Paradis. Ce ne sont pas quatre sens différents, car ils sont tous reliés au secret, ce sont comme des marches qui y mènent. Même le premier sens, le sens simple, transmet déjà le secret. Trouver le Paradis, c’est lire l’Écriture comme elle doit être lue. Celui qui réussit, réintègre le Paradis. Y entrer c’est posséder les Noms de Dieu, c’est avoir revivifié le texte sacré et l’avoir pénétré. Voilà le Paradis. Il n’y en a pas d’autre. Pour les disciples d’Hermès, le Paradis c’est le Savoir d’Hermès, c’est Hermès su. [Ibn al Farid, U., L’éloge du vin, Véga, 1980, p. 238-239] 2 – Le sanskrit Paradêcha (contrée suprême), le Pardes de la kabbale, le Paradis, désigne souvent la Connaissance initiatique restaurant l'état édénique. [Note d’E. Dermenghem] |
PARFAIT | [van Kasteel, Hans (éd.), Oracles et Prophétie, Beya, 2011, p. 62] 1 – « Tu seras parfait (tamim) dans la crainte du Seigneur ton Dieu », c’est-à-dire que sa crainte ne te fera en rien défaut. Tamim (,ymt), « parfait », signifie en effet l’entière réalisation d’une chose, comme dans l’expression : « L’agneau parfait (tamim) », parce qu’il n’y a ni défaut ni manque en lui. |
PAROLE | [Ouaknin, M.-A., Lire aux éclats, Lieu Commun, 1989, p. 225] 1 – L’homme construit une parole qu’il propose ensuite à Dieu, par laquelle celui-ci produira le monde ; inversion radicale des mouvements de transcendance. [Ouaknin, M.-A., Lire aux éclats, Lieu Commun, 1989, p. 276] 2 – Dieu s’est séparé de soi pour nous laisser parler, nous étonner et nous interroger. Il l’a fait non pas en parlant mais en se taisant, en laissant le silence interrompre sa voix et ses signes, en laissant briser les tables (J. Derrida, l’écriture et la différence, p. 103). [Ouaknin, M.-A., Lire aux éclats, Lieu Commun, 1989, p. 289] 3 – « Commentaire : comment taire. Commenter : c’est faire taire un sens déjà établi, un sens figé » (Jabès), redonnant ainsi la parole à la parole. Moïse se retira et laissa la place à Josué. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 48 (Prologue)] 4 – Ce qui manque à la nature et que l’homme lui donne, est la parole. C’est en nommant les choses que l’homme les révèle pleinement. Ce faisant, il les recrée. L’homme recrée la nature de degré en degré. [Paracelse, La grande astronomie, Dervy, 2000, p. 339] 5 – C’est de la parole de Dieu que naît la vie, mortelle et immortelle. La parole de Dieu est la force cachée sous l’apparence du pain. [van Kasteel, Hans (éd.), Oracles et Prophétie, Beya, 2011, p. 41] 6 – Au moment où la Knesset Israel fut exilée de son lieu, alors les lettres du saint Nom, si on peut dire, se séparèrent : le he se sépara du vav (En hébreu, le he et le vav sont deux lettres du Nom tétragramme du Seigneur). À cause de cette séparation, qu’arriva-t-il ? Il est écrit : « Je me tus, muet, je fis silence, m’éloignant du bien, et ma souffrance fut dans l’affliction » (Psaumes XXXIX, 3). En effet, le vav s’éloigna du he, et il n’y eut plus de voix, et la parole devint muette. On explique : Le vav du Nom du Seigneur est appelé « voix » ; le he final du Nom du Seigneur est appelé « parole ». Dès que la parole, qui est le secret du he, fut séparée du vav, elle resta comme une parole sans voix. C’est pourquoi l’Écriture dit au sujet du temps de l’exil : « Je me tus, muet » (Sepher ha-Zohar, I, « Vaïera », fol. 116b). [Eustathe, « Commentaires sur l’Iliade », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 509 note 91] 7 – Cf. Tzetzès, Scolies sur les Allégories de l’Iliade, V, 59 : « Ôtos et Éphialte lient Arès, puis Ééribée envoie Hermès et délivre Arès de ses liens. Ôtos et Éphialte représentent les paroles : Ôtos (’Wtoj), celle qui relève de l’étude, qui entre par les oreilles (êtwn) ; Éphialte ('Efi£lthj), celle qui nous est propre, qui bondit d’elle-même (™f’ ˜autoà ¡llÒmenoj). Ces paroles, donc, lient Arès, c’est-à-dire la fureur. Quant à Ééribée, la sédition et l’amour de la querelle, elle le délie par le moyen d’Hermès, la parole proférée. » Dans Tzetzès, Allégories de la Chronique métrique, 438 à 448 (commentaire cité infra, p. 512, n. 103), une note marginale précise : « Arès, la colère, est lié par Éphialte et Ôtos (’Wtoj), la parole naturelle et celle qui s’apprend par les oreilles (êtwn) ; car ces deux paroles enseignent à s’abstenir de la colère. Ééribée, la sédition, le dérobe au moyen d’Hermès ; car ils consentent à ce que, pour des raisons bien formulées, nous laissions libre cours à la colère avec des paroles appropriées. Le nom d’Ééribée ('Her…boia), la sédition, vient du fait de crier dans l’air (¢šria bo©n). » Voir aussi : Épée 4, Circoncision 1, Hermès 1, Hermès 3 |
PARQUE | Voir : Moire 1, Euphémisme 1 |
PASSION | [Porphyre, Vie de Pythagore - Lettre à Marcella, Les Belles Lettres, 2010, p. 110] 1 – En outre ne considérions-nous pas que « toute passion de l’âme est le principal ennemi de son salut ; que l’inculture est mère de toutes les passions, et qu’on n’est pas cultivé pour avoir acquis toutes sortes de connaissances, mais pour s’être affranchi des passions de l’âme »? Voir aussi : Mort 5 |