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CABALE | [d’Hooghvorst, C., Le Livre d’Adam, Beya, 2008, p. 25] 1 – Cabale – Le mot provient d’une racine verbale qbl (lbq), dont la forme intensive (qibbel) signifie « recevoir ». C’est exactement le sens du mot « tradition » qui, dans nos langues, procède du verbe latin tradere, « transmettre ». La cabale est la réception ou la transmission de quelque chose qui, bien évidemment, se communique et ne peut être enseigné de manière académique. |
CADUCÉE | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 1, Pauvert, 1964, p. 374] 1 – […] Dans le présent motif, l’agent se signale par son casque strié. En effet, le mot grec ·abdèdhj, strié, rayé, vergeté, a pour racine ·£bdoj, verge, bâton, baguette, sceptre, caducée, hampe de javelot, dard. Ces différents sens caractérisent la plupart des attributs de la matière active, masculine et fixe. C’est tout d’abord la baguette que Mercure jette entre la couleuvre et le serpent (Rhéa et Jupiter), sur laquelle ils s’enroulent en réalisant le Caducée, emblème de paix et de réconciliation. Tous les auteurs hermétiques parlent d’un terrible combat entre deux dragons, et la mythologie nous apprend que telle fut l’origine de l’attribut d’Hermès, qui provoqua leur accord en interposant son bâton. C’est le signe de l’union et de la concorde qu’il faut savoir réaliser entre le feu et l’eau. Or, le feu étant représenté par l’hiéroglyphe ▲, et l’eau par le même graphique inversé ▼, les deux superposés forment l’image de l’astre, marque certaine d’union, de pacification et de procréation, car étoile (stella) signifie ‘fixation du soleil’. Et de ce fait, le signe ne se montre qu’après le combat, lorsque tout est devenu calme et que les effervescences premières ont cessé. Le sceau de Salomon, figure géométrique résultant de l’assemblage des triangles de feu et de l’eau, confirme l’union du ciel et de la terre. C’est l’astre messianique annonciateur de la naissance du Roi des rois ; d’ailleurs, khrÚkeion, caducée, mot grec dérivé de khrukeÚw, publier, annoncer, révèle que l’emblème distinctif de Mercure est le signe de la bonne nouvelle. [Fulcanelli, Le Mystère des Cathédrales, Pauvert, 1964, p. 105] 2 – La dissolution du soufre ou, en d’autres termes, son absorption par le mercure, a fourni le prétexte d’emblèmes très divers ; mais le corps résultant, homogène et parfaitement préparé, conserve le nom de Mercure philosophique et l’image du caducée. [Cornutus , « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 31] 3 – Les serpents qui s’enroulent autour de ladite baguette pour lui donner la figure accomplie du caducée symbolisent sa capacité de charmer et d’apaiser même les caractères sauvages, dont il résout les différends et qu’il unit et attache par un nœud indissoluble. Le caducée passe en effet pour créer la paix. Voir aussi : Coq 2, Hermaphrodite 1, Soufre 3 |
CAÏN | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 1, Pauvert, 1964, p. 322] 1 – Les « fils de science » que leur persévérance a conduits au seuil du sanctuaire savent qu’après la connaissance du dissolvant universel, - mère unique empruntant la personnalité d’Ève, - il n’en est point de plus importante que celle du soufre métallique, premier fils d’Adam, générateur effectif de la pierre, lequel reçut le nom de Caïn. Or Caïn signifie ‘acquisition’, et ce que l’artiste acquiert tout d’abord c’est le ‘chien noir et enragé’ dont parlent les textes, le corbeau premier témoignage du magistère. |
CALCINATION | [Pernety, Les Fables Égyptiennes et grecques, Archè, 2004, tome 1, p. 178] 1 – La calcination vulgaire n’est autre chose que la mort et la mortification du mixte, par la séparation de l’esprit, ou de l’humide qui liait ses parties. C’est à proprement parler une pulvérisation par le feu, et une réduction du corps en chaux, cendre, terre, fleurs, etc.
La [calcination] Philosophique est une extraction de la substance de l’eau, du sel, de l’huile, de l’esprit, et le reste de la terre, et un changement d’accidents, une altération de la quantité, une corruption de la substance, de manière cependant que toutes ces choses séparées, puissent se réunir pour qu’il en vienne un corps plus parfait. La calcination vulgaire se fait par l’action du feu de nos cuisines, ou des rayons concentrés du Soleil ; la Philosophique a l’eau pour agent ; ce qui a fait dire aux philosophes : les chymistes brûlent avec le feu, et nous brûlons avec l’eau ; d’où l’on doit conclure que la Chymie vulgaire est aussi différente de la chymie hermétique, que le feu diffère de l’eau.
Voir : Grand Oeuvre 2, Salamandre 1 |
CALEBASSE | Voir : Mercure 2 |
CALICE | [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 183] 1 – L’instrument principal de l’élaboration mystérieuse à l’église est le calice dont, partant, il ne nous nous semble pas inutile d’évoquer le rôle indispensable pendant la célébration de la Messe. La coupe de ce vase sacré doit être en or ou en argent doré à l’intérieur, qu’il s’agisse, pour elle, de l’or métal, ou, pour celle de l’alchimiste, de l’or céleste ou christique, lequel est de couleur verte. En très mince épaisseur ou en fusion limpide, l’or physique, par transparence, montre la même coloration. C’est pourquoi les plus anciens alchimistes, dans leur notation graphique, figuraient le vert par le monogramme du Sauveur, c’est-à-dire par le chrisme qui est formé du (Khi) et du P(Rhô), tous deux consonnes des vocables CrusÒj, Khrysos, or et ClwrÒj, Khloros, vert. [Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 184] 2 – Ainsi, le prêtre accomplit la phase essentielle et secrète de son magistère, à l’aide du calice dont l’équivalent alchimique est le réceptacle de nature, taillé avec beaucoup d’industrie dans l’émeraude des philosophes, elle-même voilée, par les vieux auteurs, sous l’expression de ‘flos coeli’ ou le terme de nostoc. Il y opère la consécration et le mélange subséquent du pain et du vin, à l’instar de JC, au moment de la Cène, dans le vase traditionnel qui fut pieusement recueilli par Joseph d’Arimathie. La légende selon laquelle le Graal aurait été façonné dans une émeraude détachée du front de Lucifer, lors de la chute de l’ange rebelle des sphères de la lumière incréée, symbolise positivement l’origine et la destination de cette spirituelle matière. [suite voir Luc 2]. |
CALLIOPE | Voir : Muse 4 |
CALYPSO | [Eustathe, cité par H. van Kasteel, Fil d’Ariane, n° 24, p. 57-58] 1 – Quant à Calypso, de savoir si elle était bien une reine régnante sur l’île que nous décrivent les géographes, les Anciens s’en préoccupaient peu. Mais par allégorie ils en font un modèle de notre corps (trompeur), parce qu’elle couvre (sugkalÚptousan), à la façon d’un étui, la perle de notre âme qui est à l’intérieur. C’est elle qui retient le philosophe Ulysse comme un homme lié dans la chair (…) Et ainsi Ulysse peut difficilement se détacher de ladite Calypso, puisqu’apparemment il aime la vie » (Ad Od. I, p. 17). [van Kasteel H. , « Questions Homériques. Introduction », Beya, 2012, p. xxxvii et note 55] 2 – L’état des choses est soit naturel, ou physique, représenté par Circé, soit surnaturel, appelé métaphysique, compris par Calypso. Celle-ci contemple l’excellence des choses divines, l’immortalité et les pures essences ; puisqu’elles sont assurément obscures pour les mortels, elle a emprunté son nom au verbe kalÚptein, « couvrir », « se cacher ». Celle-là recherche ce qu’il y a dans la terre et sous la terre. [J. Dorat, Mythologicum, Droz, Genève, 2000, p. 16, ll. 181 à 186. Cf. ibid., p. 80, ll. 949 et 950] |
CARDINAL | Voir : Vertu 2 |
CARRÉ | [Cornutus, « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 22-23] 1 – Elles [les muses] sont au nombre de neuf parce que ceux qui sont attentifs à elles, elles les rendent « carrés », comme on dit, et « impairs »*. Tel est précisément le nombre neuf, résultat de la multiplication, par lui-même, du premier nombre qui, après la monade, semble participer à une certaine perfection**. * L’adjectif tetr£gwnoj signifie littéralement « carré », et de là : « bien assis », « solide », « bien formé », « fort » ; perittÒj, « impair », « inégal » : « hors pair », « inégalable », « remarquable », « extraordinaire ». ** En d’autres mots, neuf, nombre impair, est le carré de trois qui, lui, est le premier nombre parfait après le nombre un. [Charpentier A., Les mystères du Panthéon romain. L’ésotérisme de Virgile, S.l.n.d., p. 25] 2 – Or, dans toutes les traditions du monde, l'opposition entre le carré et le cercle (c'est-à-dire entre la droite et la courbe) symbolise ce qui sépare le monde des mortels de celui des Immortels, autrement dit, la Terre du Ciel. Deux mondes en principe incommensurables, incompatibles, à moins de leur trouver une commune mesure permettant la communication. |
CENDRE | Voir : Poussière 1 |
CENTAURE | |
CENTRE | |
CÉRATION | Voir : Grand Oeuvre 2 |
CERBÈRE | Voir : Hercule 3 |