[Cornutus, « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 70 note 194]

1 – Le procédé, très répandu, qui explique le nom d’un dieu comme un euphémisme (eÙfhmismÒj, littéralement « bénédiction »), mérite d’être étudié. Citons par exemple, dans la tradition romaine, les Parques (Parcae), déesses du destin inexorable, qui n’épargnent personne : le nom qu’on leur donne les bénit, le verbe parcere signifiant « épargner ». Les Grecs invoquaient les cruelles Érinyes (ou Furies) sous le nom d’Euménides, c’est-à-dire « Bienveillantes ».

Rappelons aussi, dans la tradition hébraïque, la formule « le Saint, béni soit-il ! », fréquemment employée pour désigner un Dieu dont on n’ignore pas les capacités de colère et de vengeance. Enfin, la tradition chrétienne se sert souvent du nom Lucifer (« porte-lumière ») pour désigner Satan.