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Écrit par : Albert le Grand -
Stéphane Feye (trad.)
Titre :  La Bible mariale
Date de parution : 2019
Éditeur : Beya

Albert le Grand, La Bible mariale, introduction, traduction et notes de Stéphane Feye, Grez-Doiceau, Beya,  2019, 234 pp.

La Bible mariale d’Albert le Grand, véritable chef d’œuvre d’exégèse biblique, vient de paraître aux éditions Beya. Il s’agit de la première traduction française publiée de cet ouvrage, dans lequel le grand Albert nous montre que de la Genèse à l’Apocalypse, le texte de la Bible ne nous parle que d’un seul mystère : celui de la Vierge Marie.

Lorsque Dieu dit : « Que la lumière soit » (Gen. I, 2), cette lumière est la Vierge Marie ; l’arche de Noé, l’échelle de Jacob, Sarah, Abigaël, l’étoile qui conduisit les mages, etc., sont également la Vierge Marie. Dans ce petit traité qui se lit comme une litanie, une ode à la patronne des croyants et des chercheurs, celle-ci se voit dès lors décrite comme « un bassin, une montagne, un ciel, une ville, une guerrière, une cruche, une mer, une verge, une chaleur, une toison, une impératrice, une tour, un coffret, une lune, un sucre, et surtout : la plus belle des femmes ! » (p. 8).

Dans une préface aussi fougueuse que succulente, le traducteur nous donne la clé qui permet de comprendre cette exégèse : la Gnose. Il laisse entendre qu’il n’y a pas de l’Écriture sainte sans celle-ci, apportée par la visite de l’ange Gabriel. L’auteur de chaque passage de la Bible nous parle donc de cette seule et même expérience : l’éclairage qui survient « à partir de la visite sensible de ce beau mâle parleur de Gabriel, annonçant le déversement délicieux du sperme de Dieu dans ce ventre si ému qui se mettra à résonner comme la cloche métallique de Virgile » (p. 8).

Le lecteur apprendra ainsi à ne lire dans la multitude des récits bibliques (et il pourrait d’ailleurs en faire de même dans tous les livres sages de l’humanité) qu’un seul Mystère, toujours le même et toujours renouvelé, celui de Dieu fait homme, et de l’homme refait Dieu.

Outre la qualité de la traduction et des choix typographiques qui rendent le texte très clair, fluide et agréable à libre, mentionnons encore la présence d’un index des citations bibliques et d’un index des noms propres et communs qui rendent cet ouvrage très facilement consultable.

Proposons à présent quelques extraits qui ne manqueront pas d’achever de séduire le lecteur :

« Elle est aussi appelée lux (« lumière »). Les ténèbres étaient sur la face de l’abîme. Glose : « les ténèbres de l’ignorance et de l’aveuglement étaient sur la face du cœur humain ». Et Dieu dit : Que la lumière soit !, c.-à-d. que Marie soit engendrée et naisse ! » (Genèse I, 2 ; p. 17).

« Elle est aussi, après Dieu, le principe de toute grâce en nous. L’an six cent de la vie de Noé, c.-à-d. du Christ, qui entra dans l’arche, c.-à-d. dans l’utérus de la Vierge Marie (ce qui se fit lors de l’incarnation), toutes les sources, c.-à-d. des grâces, du grand abîme jaillirent, lorsque le déluge des grâces de Marie déborda, que le diable fut submergé et que les péchés furent effacés. » (Genèse VII, 11 ; p. 20).

« On l’appelle aussi Mère de la joie et de l’exultation. Le Seigneur visita Sara, c.-à-d. Marie. Glose : Sara se traduit par princesse.
Et il accomplit ce qu’il avait dit. Glose : par les Prophètes.
Elle conçut et enfanta un fils dans sa vieillesse. Glose : c.-à-d. qu’elle enfanta le Christ dans les temps récents.
Et Abraham donna, au fils que Sara lui avait enfanté, le nom d’Isaac, c.-à-d. joie, parce qu’à la naissance du Christ les bergers et les anges se sont réjouis (Luc II, 8 e.s.).
Et Sara, c.-à-d. Marie, dit : Dieu m’a fait un rire, mais Ève, une plainte. Quiconque l’entendra, le pécheur, le juste, l’Ange, rira avec moi, c.-à-d. qu’il se réjouira avec moi, car j’ai engendré la joie pour l’Ange, la grâce pour le juste, le pardon pour le pécheur. » (Genèse XXI, 6 ; p. 22).

« Elle est une toison de rosée divine. Et Gédéon dit à Dieu : Je placerai cette toison de laine, c.-à-d. la Vierge sacrée, sur l’aire, c.-à-d. sur la nation juive. Si la rosée de tout l’orbe coule sur la toison seule, glose : c.-à-d. sur Marie uniquement, ce qui eut lieu à l’annonciation lorsqu’en elle le Christ prit la nature humaine, et qu’il y a la sécheresse sur toute terre, dans les cœurs des infidèles, je saurai que c’est par ma main que tu libéreras Israël.
Car le fait qu’elle ait été remplie de grâce au-dessus de toute autre créature pure, fut le signe de notre libération. Et c’est ce qui arriva. Et il se leva de nuit, pressant la toison, c.-à-d. Marie, par son invocation, par sa salutation dévote, il remplit une coupe, glose : celle de son cœur, de rosée, c.-à-d. de grâce. » (Juges VI, 36 ; pp. 46-47).

« La Reine des Anges est aussi vantée pour la toute grande humilité qu’on remarque dans le fait qu’elle nomme « ses frères » tous les vermisseaux, tous les fils perdus de l’Adam perdu. Judith dit à tout le peuple : Écoutez-moi, frères, dont je suis la sœur par nature. De même en un autre endroit elle nous appelle « fils » : « Alors maintenant, mes fils écoutez-moi » (Prov. VIII, 32), en tant que mère. Mais ici elle dit : Écoutez-moi comme des frères écoutent leur sœur. Suspendez cette tête cruelle, mauvaise, pleine de toute fourberie, et que j’ai moi-même tranchée, en haut de nos murs. Glose : « Suspendez-la sur l’enseignement évangélique, qui est le mur des croyants, dans une partie où vous pourriez montrer ouvertement que l’orgueil de l’ennemi a été broyé ». Quand le soleil sera sorti, glose : « elle nous enseigne comment poursuivre notre ennemi », quand sortira de mon ventre, « comme l’époux sort de sa chambre nuptiale » (Ps. XVIII/XIX, 6), ce qui a eu lieu à la nativité du Seigneur, le soleil, c.-à-d. le Christ mon fils éclairant les aveugles, embrasant les gens glacés, fécondant les stériles, et se donnant et se répandant pour tous comme un soleil, sortez avec impétuosité, sans rien craindre, au combat contre le monde, le diable et le péché. » (Judith XIV, I ; pp. 71-72).

« C’est elle qui a attiré du ciel le Fils de Dieu dans son ventre, pour devenir la mère de son incarnation et la demeure de son séjour. Joakim, glose : « qui se traduit par résurrection du Seigneur, désigne le Christ », qui était venu de Jérusalem à Béthulie, glose : c.-à-d. dans le ventre de la Vierge, pour voir Judith, glose : c.-à-d. pour éprouver sa foi et son amour. » (Judith XV, 9 ; p. 72).

« De même, elle est le lieu d’union de la divinité et de la nature humaine. Pour l’or il y a un lieu, c.-à-d. pour le Fils de Dieu il y a la Vierge Marie, où il est coulé, c.-à-d. où la divinité est unie à l’humanité, la majesté à l’infirmité, l’éternité à l’étonnant. Si donc tu veux être uni à Dieu, approche-toi de Marie pour être fait un seul esprit avec Dieu. » (Job XXVIII, 1 ; p. 80).

« De même, elle est la terre qui fait germer le Sauveur. Cieux d’en haut, donnez de la rosée, etc. Glose : Que vienne Gabriel, qu’il nous envoie la rosée et nous annonce le salut ! Et que les nuées, glose : c.-à-d. les Prophètes, fassent pleuvoir, glose : en annonçant la nativité, la passion et la résurrection du Christ, le Juste, c.-à-d. le Christ Jésus ! » (Isaïe XLV, 8 ; pp. 128-129).

« Tu concevras dans ton ventre (in utero). Il est apparemment superflu de dire dans ton ventre, puisque tout qui conçoit, conçoit dans son ventre (in utero). Il faut répondre à cela, que seule cette conception-ci a ce privilège. Toutes les autres conçoivent en effet in uterum [note : La nuance n’est perceptible qu’en latin. En effet, in uterum signifie une direction, une entrée dans ou vers l’utérus. In utero, par contre, indique une situation et donc sans pénétration. (N.D.T.)] ; elle seule a conçu in utero, parce qu’elle a conçu en tant que vierge. » (Luc I, 31 ; pp. 190-191).

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