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La Mathématique hermétique dévoilée

Le traité qui va suivre constitue peut-être une découverte assez exceptionnelle. Il semble non seulement avoir été inconnu jusqu'ici, mais il montre, en quelques lignes (cfr la conclusion) une chose dont beaucoup de chercheurs se doutaient déjà, mais que de fastidieuses et savantes recherches universitaires seules auraient peut-être pu prouver jusqu'ici: c'est que le discrédit dans lequel tomba l'alchimie après la révolution française ne fut pas un effet du hasard. Comme l'a prouvé Didier Kahn, "Ce n'est pas en s'attaquant à l'alchimie, mais en l'ignorant, [....] que Lavoisier ruina entièrement l'alchimie"[1].

D. Kahn montre très bien[2] qu’il fallait introniser un nouveau type de "savant" pour réussir ce tour de force : un savant ne connaissant plus le latin, ni le grec, ni l'histoire, autrement dit, le contraire d'un érudit traditionnel. Ce "complot" a parfaitement réussi et s'ajoute à tout ce qu'a démontré récemment  F.-X. Bellamy dans "Les déshérités ou l'urgence de transmettre". On notera avec quelle lucidité et quel humour ce Wolsky parle de Lavoisier comme d'un "souffleur de génie" dont l'action aurait été providentielle... Lavoisier ayant été guillotiné en 1794, et Wolsky (contemporain, donc, du fameux Fabre du Bosquet!) assurant l'avoir connu, la date de 1821 signalant un traité "médité pendant toute ma vie", il est clair que notre manuscrit assez récent n'est qu'une copie d'un original qui, sait-on jamais, existe peut-être encore autre part...

Quoi qu'il en soit, notons que, comme il le dit lui-même, Dieu "juge à propos" que son traité soit maintenant répandu "dans l'Univers sous la forme du livre imprimé". Nous sommes ravis d'être les ministres d'une telle décision !!!

Stéphane Feye

 

LA MATHÉMATIQUE HERMÉTIQUE DÉVOILÉE[3]

Dans ses trois parties qui sont :
- l'arithmétique alchimique
- la géométrie alchimique
- la dynamique alchimique

Pour donner l'intelligence complète du

GRAND OEUVRE

                                   

Avant – propos

Il existe dans la science hermétique un secret qui est la clef de tous les autres, car il ouvre toutes les portes même les plus secrètes. Quand les philosophes disent : « tout notre secret est dans la première matière » ne les croyez pas, ce n'est que l'un de leurs secrets. Quand les philosophes disent : « tout notre secret est dans notre feu caché », ne les croyez pas, ce n'est encore que l'un de leurs secrets. Quand ils disent : « nous vous disons tout avec sincérité et ne cachons qu'une chose, qui est notre régime », ne les croyez pas davantage. Les philosophes cachent tout mais ils cachent surtout le secret du secret sans lequel on ne peut rien faire, parce que croyant comprendre, on ne comprend rien, et que tous les autres secrets dépendent de celui-là.

D'ailleurs les plus sincères l'avouent tout en le confondant avec les autres. Cependant ils donnent à l'entendre lorsqu'ils disent : « Notre œuvre est une imitation parfaite de la création divine » et avec Moïse « Dieu a tout fait par le poids, le nombre et la mesure ».

Retenons ces paroles sur lesquelles les philosophes passent très rapidement. Elles sont un indice et une sorte d'aveu. Quel est donc leur vrai secret, celui sans lequel on ne peut rien faire ? Ce secret si précieusement caché le voici : c'est leur Science mathématique spéciale à la pratique alchimique et c'est de cela qu'ils veulent parler quand ils affirment que sans une inspiration divine on ne peut comprendre et réaliser le magistère, à moins de le tenir d'un fidèle ami, adepte lui-même.   

Des preuves, en voici tirées de leurs ouvrages :

« L'eau chaotique de double qu'elle était dans son origine est devenue quadruple par la division des éléments ». (Aristote le Chimiste) Ceci se rapporte aux paroles révélées : « Dieu a tout fait par le nombre».

Voyons encore : « Quatre est caché en deux puisque quatre est produit de deux, et deux est caché en quatre puisque deux est parties de quatre ; de sorte que quatre est le flux et l'écoulement de deux et que deux et quatre s'unissent et de leur union résulte six qui est un troisième qui n'est ni deux ni quatre mais une unité composée de ces deux nombres, quatre et deux sont cachés ; et six est leur circonférence ». (Harmonie du Monde)

Les adeptes ne disent-ils pas qu'ils ne veulent pas révéler les véritables proportions des matières ? Or, qui dit proportion dit nombre, qui dit nombre dit calcul, et ils font subir à la matière des opérations différentes qui se rapportent comme je le prouverai aux opérations mathématiques.           

« Dieu a tout fait par le poids ». Voici à ce sujet d'autres citations :

« La puissance terrienne sur son résistant, selon la puissance différée, c'est l'action de l'agent en cette matière ». Il est clair que cette phrase d'Abugazal appartient aux expressions d'une science dynamique propre à l'alchimie et que, comme tous les vrais adeptes, il connaissait fort bien. Pour qui sait les comprendre ces paroles sont une vraie révélation comme elles le furent pour Le Trévisan ainsi qu'il le dit lui-même dans l'un de ses ouvrages.

Dans le même sens un autre ancien dit : « j'entendrais mieux celui qui recommande de doubler la terre et de tripler le feu pour trouver le poids du sanctuaire ».

Les plus grands Maîtres parlent en termes analogues. Il suffit de lire attentivement Hermès, Saint Jean l'Évangéliste, les adeptes grecs et arabes, Roger Bacon, Albert le Grand, Flamel, Le Cosmopolite, Kunrath et beaucoup d'autres peut-être, pour être entièrement convaincu qu'ils cèlent tous le plus grand de leurs secrets.           

Mais voyons encore : « Dieu a tout fait avec mesure ». C'est à dire selon des proportions géométriques. C'est à ce sujet que l'auteur des six clefs de la philosophie secrète dit : « notre pierre est un feu astral qui sympathise avec le feu naturel et qui comme une véritable salamandre prend naissance, se nourrit et croit dans le feu élémentaire qui lui est géométriquement proportionné ». Vous voyez bien que dans cette mystérieuse philosophie, la mathématique joue un rôle considérable quoique à peine avoué et comme à regret.

Jean Dee pour avoir écrit la Monade hiéroglyphique l'avait bien compris. Mais il n'était pas adepte, il avait seulement vu faire sous ses yeux quelques transmutations ; cela le porta à étudier les vieux Maîtres et donna comme résultat un livre obscur quoique intéressant. Ne connaissant pas tout, il n'a pu tout dire et même plus d'une fois il s'est égaré. C'est pourquoi j'ai fait ce livre qui d'ailleurs ne ressemble nullement au sien.          

Dieu m'a permis de l'écrire. Étant moi-même un adepte je possède tout l'or nécessaire à sa publication mais j'ignore s'il me permettra de le faire. Je le souhaite afin d'éclairer mes semblables, mais en tout je me soumets à sa volonté Sacrée.

Chapitre I : détermination des trois parties de cette Science

La Mathématique hermétique est ternaire dans son Unité. Elle se divise donc en trois parties qui se classent selon les paroles de la Révélation Sacrée.

« Dieu a tout créé selon le nombre le poids et la mesure ». Ces paroles forment l'axiome fondamental de notre vraie mathématique bien différente de celle du vulgaire qui est basée sur l'égalité des nombres avec leurs sommes ou des lignes avec leur total. Il faut donc déterminer cette mathématique secrète selon le Nombre le Poids et la Mesure.                       

Ainsi :

Aux nombres se rapporte l'arithmétique hermétique.
Au poids se rapporte la dynamique hermétique.
À la mesure se rapporte la géométrie hermétique.

Donc ces trois parties d'une même Science sont autant différentes de l'arithmétique, de la mécanique et de la géométrie vulgaires que la divine alchimie est différente de la chimie ordinaire. Ces trois parties de la mathématique alchimique doivent aller de concert et servir de guide certain dans la pratique de l'art spagyrique, pratique véritablement impossible, quoiqu'on en dise, sans ce Calcul Sacré.          

Cela étant dit voyons le sujet de chaque partie, leur objet comme étant le Grand-Œuvre. L'arithmétique alchimique n'est pas à proprement parler un calcul quoiqu'on puisse lui donner le nom de calcul sacré. Elle est basée sur trois choses principales :

1° Sur la distinction hiérarchique et les correspondances par numération.

2° Sur les nombres des éléments et des principes et substances alchimiques (les régimes les couleurs etc.).

3° Sur les combinaisons et leurs successions (ou le calcul sacré).

           

Tels sont les fondements encore inconnus de la foule des chercheurs sincères qui constituent le sujet de l'arithmétique alchimique et que je traiterai successivement sous les titres de Numérotation de Correspondance et de calcul d'Hermès.

La dynamique alchimique n'est pas basée comme la vulgaire sur les lois algébriques du mouvement mais bien sur les actions et réactions vivantes des corps qui entrent dans le composé. Elle étudie la gradation de ces phénomènes, elle enseigne le moyen de les produire.

La géométrie alchimique n'est pas basée sur la proportion des lignes et des figures et leur expression numérique, son objet n'est pas l'examen des dimensions vulgaires des corps même alchimiques. Son sujet est la mesure analogique des substances entrant dans le composé et leur figuration idéale rigoureuse variable au cours des différentes métamorphoses du composé. Le moyen d'expression le plus précis est justement à ce sujet la figure géométrique ou les figures mathématiques. C'est là comme je le démontrerai le procédé de cryptographie le plus sûr et le plus secret des adeptes de l'antiquité parce qu'il était, appartenant à une science rigoureusement logique, le plus insoupçonné de tous.

On pouvait soupçonner que les fables et allégories cachaient un sens merveilleux que les hiéroglyphes celaient, une Science profonde ; mais qui pouvait croire que l'adepte posait un problème hermétique en donnant l'énoncé d'un problème de géométrie en apparence abordable et susceptible de solution pour tous les mathématiciens ?           

Telle est la véritable origine des problèmes si fameux dans l'Antiquité qui sont : 1° la quadrature du cercle, 2° la trisection de l'angle, 3° la duplication du cube. Ces problèmes sont insolubles pour les mathématiciens vulgaires parce qu'ils expriment sous une forme géométrique et par les allégories mathématiques admirables toute la pratique spagyrique. Ils contiennent de plus un enseignement moral très profond car ils nous démontrent que les souffleurs auront beau se casser et se creuser la tête pour réaliser le Grand Œuvre par la chimie vulgaire et ses procédés, ils n'aboutiront pas plus que les géomètres ne pourront jamais résoudre ces fameux problèmes par la règle et le compas.           

C'est bien ici qu'il faut se souvenir de l'axiome célèbre en alchimie. « L'art sacré surmonte la nature, il aboutit à la plus-que perfection. »

Chapitre II : détermination des problèmes alchimiques

Le but de toute science mathématique est d'arriver à la solution des problèmes qui lui appartiennent. L'alchimie, comme toute science, a des problèmes ; donc le but de la mathématique hermétique est de conduire à leur solution. Mais tous les problèmes de cette science dépendent d'un seul et n'en sont que des cas particuliers. Ce problème est celui de la médecine universelle qui est l'unique et véritable moyen d'entretenir toutes choses en état d'équilibre parfait ou de rétablir cet équilibre s'il a été détruit. Par l'équilibre la vie se conserve, par le défaut d'équilibre elle s'éteint. Les métaux imparfaits sont en équilibre instable, ils sont donc malades et la perfection en équilibre parfait de l'or peut seul les rendre inaltérables.           

Du problème de la médecine universelle découle donc d'abord :

1° Le problème de la transmutation des métaux ou art de les pousser au suprême degré de perfection qui est le règne métallique de l'or.

2° Le problème de la transmutation des minéraux ou art de pousser les minéraux au suprême degré de perfection qui est le diamant.

3° Le problème de la panacée universelle ou unique moyen de guérison des maladies des trois règnes.

                       

Or, la solution de ces trois problèmes ne peut s'obtenir qu'au moyen d'un corps plus que parfait qui est la pierre philosophale. Cette pierre une fois trouvée subit diverses modifications ou préparations suivant le résultat qu'on veut obtenir. Il faut donc avant tout résoudre le problème de la pierre philosophale et cela au moyen de la mathématique qui lui est propre.

Or, ce problème consiste en tant que données :

1° Dans les substances employées au cours des opérations du Grand Œuvre.

2° Dans l'ordre des opérations que les matières doivent subir.

3° Dans les différents phénomènes qui naissent par le contact et les réactions propres aux substances du Grand Œuvre.                

Le problème étant ainsi posé il reste à étudier les conditions de réussite dans l'ordre même de la mathématique hermétique.

Chapitre III : La numération d'Hermès

0  – Le chaos universel qui contient toutes les choses en germe ou en confusion.

1 – L'âme universelle, principe animateur, c'est l'agent de la séparation et de la distinction des choses.

2 – L'esprit universel moyen de la séparation et de la distinction des choses.

3 – Le saturne alchimique ou plomb des sages et non le vulgaire : c'est la véritable matière première de la pierre.

4 – Notre Jupiter et non le vulgaire : c'est le sel philosophique.

5 –  Le Mars alchimique et non le vulgaire : c'est celui qui purifie le saturne alchimique au moyen de son soufre secret.

6 –  Notre sel et non le vulgaire : c'est le principe de la fermentation de la pierre au rouge.

7 –  La Vénus alchimique et non la vulgaire : c'est le principe de la purification de notre pierre.

8 –   Notre Mercure et non le vulgaire : c'est la forme agissante de la vie de la pierre.

9 –  Notre lune et non la vulgaire : c'est le principe de la fermentation de la pierre au blanc.

10 –  La clef des Miracles : c'est la pierre philosophale.

Chapitre IV : Les correspondances d'Hermès

0 – La Matière première qu'on extrait de la terre : c'est le chaos des sages, base du composé.

1 – L'agent ou le soufre principe de l'activité et de la coagulation.

2 – Le patient ou le mercure moyen de la passivité et de la dissolution.

3 – Le composé philosophique ou vrai sel de nature qui contient les trois principes alchimiques, et qui est la base des trois médecines résultant des trois œuvres et qui agissent dans les trois règnes.

Les trois couleurs principales.

4 – Les quatre saisons philosophiques de l'œuvre obtenues par la circulation des quatre éléments aux quatre points cardinaux du Grand Œuvre.

Les quatre couleurs intermédiaires.

5 – Les cinq corps philosophiques ou substances qui forment le Magistère complet du soleil par la quintessence suprême.

6 – Le ferment qui donne la vie métallique à la pierre et avec elle le pouvoir d'agir sur les métaux.

7 – Les sept planètes qui président aux sept régimes et dirigent les sept couleurs du Grand Œuvre.

8 – La vie latente de la pierre principe des métamorphoses et des transmutations.

9 – Le feu secret des sages, sans lequel nul ne peut rien faire : c'est la source des miracles alchimiques.

10 – Les dix sublimations philosophiques.

11 – Nombre maudit qui cause la perte des souffleurs.

12 – Les douze signes zodiacaux qui ouvrent les douze portes de l'alchimie.

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Sachez comparer les nombres de la numération d'Hermès avec ceux de ses correspondants et vous comprendrez facilement bien des mystères jusqu'alors cachés, car la comparaison est une opération de la mathématique hermétique et c'est ici qu'elle s'exerce.

Chapitre V : Le calcul d'Hermès

Le calcul hermétique ne consiste pas comme le calcul vulgaire à additionner, soustraire, multiplier et diviser toutes sortes de nombres. Et de même qu'il a ses nombres spéciaux de même il a ses opérations spéciales comme on va le voir. Dans l'arithmétique vulgaire le calcul commence avec le nombre un, lequel dérive de l'unité intangible.           

Le nombre un s'ajoute à lui-même pour former deux [1+1 = 2] ou bien il se retranche de lui-même pour rien laisser [1-1 = 0]. Ici, il n'y a aucun point commun de comparaison car en arithmétique ordinaire le zéro c'est rien tandis qu'en Alchimie, le zéro c'est quelque chose qu'on nomme le chaos.  Vous voyez donc que le vrai calcul alchimique ne peut ressembler au calcul vulgaire.

Dans l'arithmétique alchimique, le calcul commence par l'unité considérée dans sa forme intime qui est ternaire ou triple, c'est une hiérarchie de trois en un seul et non une division en trois. C'est pourquoi la pierre des philosophes est triple dans son unité, car elle possède un corps, une âme et un esprit :

Le corps de la pierre est le minéral qui est sa première matière.

L'âme de la pierre provient du ferment animateur.

L'esprit de la pierre est l'eau vivifiante. Cette eau sert de vase purificateur à la pierre, c'est de plus son principe végétatif et sa véritable nourriture spermatique.

 

Mais d'abord ils sont deux pour en produire un troisième lequel n'est pas leur enfant mais ce qui est le moyen de produire cet enfant philosophique. Car Hermès le dit lui-même dans sa table d'émeraude, le soleil est le père, la lune est la mère, mais que pourraient-ils faire s'il n'y avait pas entre eux le mercure qui est la semence ou le sperme minéral propre à la production de la pierre et par lequel ces trois se résolvent en un seul par la création de l'enfant philosophique qui est notre pierre ?   

Ainsi il s'agit ici d'obtenir une résolution totale et non une simple addition car 1, 2, 3 ne sont pas 1+2+3 = 6. Mais pour faire l'opération, on dit 1 et 2 par le moyen de 3 font l'Un.           

Donc ce n'est pas une addition mais une fusion puisque le  (soleil) ou 1 fusionne avec la  (lune) ou 2 par le moyen de  (mercure) ou 3, pour former l'unité bien différente des nombres.

Ainsi la première opération du Calcul alchimique est bien différente de la première opération du calcul vulgaire. D'un côté c'est la fusion ou résolution des nombres sacrés ; de l'autre c'est l'addition occasionnelle des chiffres. Il y a cependant une addition alchimique mais qui est propre à la dynamique d'Hermès, on le verra à ce chapitre.                     

Tel est le secret arithmétique de la divine alchimie ; c'est de lui que parlent tous les vrais philosophes quand ils disent : « il est si grand et surpasse tous les autres ». Ils ont raison puisqu'il montre la vraie route qu'on doit suivre dans la recherche pour arriver à la possession de la vérité pour sa découverte.

C'est pourquoi je dis : « faites bien attention à ceci car c'est ici seulement qu'on peut avoir l'intelligence du feu secret des sages et de leurs matières qui forment l'œuvre proprement dit. » Réfléchissez donc car il est une opération intellectuelle sans laquelle toutes les autres sont vaines : c'est la méditation. Méditez bien ceci, d'ailleurs cela est facile puisque je vous ouvre les yeux sur tout ce que les sages ont caché.

   

Pourtant il faut savoir que les trois principes qui doivent s'unir indissolublement ne les peuvent faire qu'au moyen des quatre éléments dont ils dépendent. Il faut donc au préalable savoir circuler ces trois principes dans les quatre éléments par la cuisson philosophique afin d'avoir par cette opération hermétique, qu'on nomme la circulation, la quintessence philosophique qui est la première étoile des sages. 

 

Vous voyez clairement ici que cette quintessence s'obtient par circulation et non par addition car 3+4 = 7. Mais 3 en passant par 4 donne 5 et non 7. C'est une succession hiérarchique et non une addition puisque la pierre monte en grade ou de degré en degré. Il existe une nouvelle circulation qu'on appelle communément en alchimie la fermentation. Alors la quintessence passe au moyen de ferment de 5 à 6. Elle rayonne alors en tous sens et s'inscrit par le rayon qui est le ferment du cercle alchimique sous forme d'hexagone régulier.  

Or chacun des côtés de cet hexagone est formé par le rayon ou ferment de la pierre.

 

Le nombre six est celui des choses naturelles, c'est donc une perfection à atteindre qui donne la seconde étoile des sages.

Toutefois il faut savoir que les sages ont trois étoiles, bien qu'ils ne parlent jamais que d'une seule dans le but d'éviter de donner l'éveil à la pensée qui devine. Mais par une troisième circulation que les sages appellent la multiplication spagyrique la pierre atteint le nombre 7, alors c'est la perfection suprême car le nombre 7 est celui de la perfection par excellence, celle qu'il est impossible de dépasser puisque c'est la perfection plus que parfaite qui est aussi la troisième et dernière étoile des sages donc la plus puissante. 

 

Ces trois étoiles en tant que signes, sont connues de la plus lointaine Antiquité ; mais qui donc avant moi s'est jamais avisé de les expliquer ainsi ouvertement. Les hommes pour la plupart sont des fous ou des aveugles : parce qu'ils connaissent le signe d'une chose, ils croient savoir cette chose et ne veulent pas admettre qu'on la leur puisse enseigner autrement qu'ils croient la savoir.                      

C'est ainsi qu'au moyen d'une fausse science le voile qui recouvre la vraie s'épaissit tellement qu'il en devient lourd comme le plomb, il faut alors un véritable Hercule pour le soulever et remettre les choses à leur vraie place.

Je vous disais qu'avec le nombre 7 la perfection suprême était atteinte et que le sage ne pouvait aller plus loin quoiqu'il existe encore d'autres nombres après le 7. Mais celui-ci est le parfait absolu. C'est pourquoi il n'y a que sept couleurs, sept planètes alchimiques et astrologiques, sept régimes, sept jours par semaine, etc., etc. Il n'y a aussi que sept formes de la matière primitive lesquelles donnent tous les mixtes par leurs combinaisons. Il y a donc quatre éléments et trois principes qui forment 7.

 

Tels sont les secrets du calcul hermétique de l'unité qui par le ternaire aboutit au septénaire. Par ce que je vous ai expliqué, si votre esprit n'est pas faussé par des notions de mathématiques vulgaires, vous comprendrez facilement comment l'Unité, principe unique et absolu de tout, trouve sa perfection absolue dans le nombre 7 qu'il a produit et vous saurez enfin pourquoi tout est dans le TOUT.                       

Méditez cet axiome inviolable des vrais philosophes.

Le calcul d'Hermès - seconde partie

Les adeptes ont envisagé le calcul hermétique de deux façons différentes bien qu'il n'y ait qu'un résultat ou but principal à atteindre, ainsi que je l'ai prouvé au chapitre de la détermination des problèmes alchimiques. Dans la première partie du présent chapitre, j'ai exposé le premier genre de calcul propre[4] au nombre de 3. Dans cette deuxième partie j'exposerai le second genre de calcul hermétique qui est propre au nombre 2.           

Je pourrais aussi bien me taire et ne pas dévoiler cette seconde sorte de calcul ayant déjà exposé assez complètement la première. Mais je me suis avant tout promis d'écrire sincèrement tout ce savoir que j'ai acquis par une longue et pénible étude, heureusement vérifiée par la pratique. Je me dois donc de prévenir que tous les philosophes ont employé ces deux espèces de calculs, et quand dans leurs livres ils ont exposé tout ou partie du grand œuvre, ils ne se sont pas contentés de parler d'une manière obscure, ils ont fait plus et mêlé d'une plume insidieuse les deux espèces de calcul dont j'ai parlé.

Cette artificieuse façon de procéder dans l'exposition de la vérité leur a permis de recouvrir d'un voile presqu'impénétrable cette vérité qu'ils auraient voulu enterrer avec eux mais que la voix de la conscience et le désir d'être utile à leurs semblables les obligeait à proclamer. Pour la première fois je divulgue dans cet écrit la véritable raison de l'obscurité des livres alchimiques qui est l'existence de deux genres de calcul hermétique minutieusement brouillés dans le dessein[5] de celer hermétiquement la véritable théorie et la pratique du Magistère.           

Ceci étant dévoilé, le lecteur intelligent verra clairement pourquoi il est si difficile de comprendre exactement ce que les Maîtres ont écrit, et pourquoi il est si difficile de ne pas être induit en erreur par l'amas de contradictions apparentes que l'on trouve dans leurs œuvres. Il pourra mettre tout l'ordre désirable dans la confusion des écrits hermétiques par le classement sous l'un des deux genres de calcul des phrases les plus obscures de la théorie et de la pratique alchimique.                       

Il verra les contradictions en apparence les plus insolubles se résoudre sans peine dans l'unité du savoir et de la pratique de la science hermétique.

Dans notre œuvre il y a d'abord deux choses :

1° L'agent producteur en l'esprit : c'est le soufre et non le vulgaire.

2° Le patient : c'est le récepteur ou l'instrument, on l'appelle le vif argent mais ce n'est pas le vulgaire.

 

Ces deux choses primitives forment les deux serpents du caducée d'Hermès qui est le plus simple de tous les emblèmes complets de la science alchimique. Tout le secret de l'alchimie consiste à savoir comment il faut s'y prendre pour faire en sorte que deux serpents s'étreignent avec une telle passion qu'ils forment par leur union indissoluble le nombre 8 qui est tout, puisqu'il exprime la puissance vivante de la pierre.          

  Le premier serpent est représenté ainsi il prend la forme du chiffre 2 rendu vivant et agissant.

Le second serpent est représenté ainsi. C'est le chiffre 2 renversé qui lui donne la qualité de réceptacle et la propriété de réagir.

Mais chaque serpent possède une tête et une queue, et leur valeur n'est pas la même dans chacun d'eux ; il faut qu'il en soit ainsi afin qu'ils puissent agir l'un sur l'autre. C'est ainsi le moyen par lequel ils peuvent agir l'un par l'autre et l'un dans l'autre. Donc dans le premier serpent la tête est active et la queue est passive. Dans le second serpent c'est justement tout le contraire, la tête est purement passive et la queue active. C'est pour cela et par cette disposition inverse qu'ils peuvent agir et réagir l'un sur l'autre.           

Ainsi par cette disposition très sage ils peuvent tout à la fois s'attirer par en haut et par en bas. La tête qui est passive attire celle qui est active, la queue qui est passive attire en même temps celle qui est active. Quant au centre de chaque serpent, il ne possède aucun caractère spécial, ce qui leur permet de se réunir sans obstacle, leur identité étant parfaite.

  Par l'attraction réciproque du supérieur et de l'inférieur, l'union des deux serpents se trouve complètement réalisée dans sa perfection naturelle car ils s'enlacent passionnément. Leur étreinte est indissoluble, c'est pourquoi ils ne forment plus qu'un seul être qu'on appelle hermaphrodite et qui est le nombre 8.

Ce nombre contient le mystère de la vie ou puissance végétatrice de la pierre et c'est aussi le véritable secret si difficile à pénétrer de l'harmonie universelle. Les mauvais chimistes et les souffleurs ignorent tout cela et c'est la raison de leurs insuccès perpétuels.

                                           

Ce résultat ultime qui est le nombre 8 n'est pas atteint d'un seul coup, quoique la figure des deux serpents entrelacés semble l'indiquer. Et d'abord le signe du caducée d'Hermès est-il ainsi complet ? Vous savez bien que non. Donc lorsque les serpents se sont enlacés amoureusement, s'ils figurent un 8 ils font en réalité le vrai nombre 2 qui est celui de la pierre philosophale ou le premier degré de la pierre, puisque c'est sa première puissance ou médecine du premier genre. Mais par l'adjonction du ferment métallique la pierre s'élève d'un degré et passe à sa seconde puissance qui est le nombre 4 car 2 x 2 = 4. C'est alors la médecine du second genre ou le carré de la pierre philosophique. À ce moment les deux serpents sont enlacés autour du ferment des sages qui les transperce.

La pierre est alors parfaite, elle peut transmuer les métaux imparfaits mais sans grand profit car elle ne peut donner qu'un degré de perfection. Il faut donc l'élever au degré de perfection et lui faire atteindre la troisième puissance par la multiplication alchimique de la pierre philosophale qui devient plus que parfaite et est en état d'agir dans les trois règnes puisqu'elle est la médecine du troisième genre : 2 x 2 x 2 = 8.

Alors le caducée d'Hermès est complet car il a acquis les ailes de la toute-puissance. 

 

C'est pour cela qu'on appelle la pierre philosophale la pierre cubique, parce qu'elle est la base inébranlable du vrai savoir.

Chapitre VI : La Dynamique d'Hermès

Voilà donc tout le calcul d'Hermès exposé selon une méthode franche et claire et sans faux fuyant. Il s'agit maintenant d'expliquer avec la même franchise et la même  netteté toute la dynamique d'Hermès, ou mécanique alchimique, laquelle se trouve indissolublement liée avec le calcul comme les deux serpents du caducée sont inséparablement unis.           

Le principe de la dynamique hermétique est le poids du composé alchimique, ou vrai sel de nature approprié à l'œuvre. Son moyen d'action est le feu secret, et non le vulgaire qui au lieu de ranimer les corps et de multiplier leur vie les tue. Le procédé d'action de la dynamique hermétique consiste tout entier dans les différentes opérations alchimiques qui sont analogues en tant que résultats aux opérations de l'arithmétique. Comme telles ces opérations appartiennent à notre mathématique secrète.         

Je vous ai parlé du composé alchimique ou vrai sel de nature et du feu secret dans les chapitres précédents et plus précisément dans le calcul d'Hermès. Là, dans la première partie, j'ai traité plus spécialement du composé et des diverses et successions, conditions de réalisation. Dans la seconde partie, j'ai parlé plus particulièrement du feu secret et de ses conditions d'applications. Quoiqu’au reste j'aie traité de tout dans chacune des deux parties de notre calcul, je vous expliquerai complètement ici les opérations arithmétiques appliquées à l'art sacré d'Hermès.             

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La dynamique d'Hermès consiste donc dans la mise en œuvre des connaissances hermétiques dans le but d'obtenir la pierre philosophale. Cette mise en œuvre porte le nom d'opérations. De même qu'il n'y a pas de calcul sans opérations arithmétiques, de même il n'y a pas de pratique alchimique sans opérations hermétiques.           

Les opérations arithmétiques sont l'art de combiner les nombres pour obtenir des résultats voulus ou cherchés. Les opérations hermétiques sont l'art de combiner les substances qui entrent dans le composé alchimique pour obtenir un résultat nouveau et voulu qui est la pierre.

La première opération est l'addition en arithmétique comme en alchimie, ou elle prend d'autres noms. Mais le but est d'ajouter le soufre au mercure pour coaguler ce dernier et donner naissance au sel. Pour cela il faut d'abord dissoudre le corps impur et faire la soustraction, agissant simultanément dans les premières manipulations spagyriques donnant naissance au composé, qui est le vrai sel de nature et la médecine du premier genre. Notez bien cette distinction des trois médecines qui revient sans cesse sous notre plume au cours de notre exposé de la mathématique secrète d'Hermès, car elle sera pour vous un guide précieux.           

Pour vous en servir il vous suffira de faire le rapprochement des différents endroits qui traitent d'une même chose ou d'une même médecine, et vous verrez ces passages se compléter d'eux-mêmes et former un tout. Ne vous ai-je pas dit que dans notre divine mathématique tout se tient, et que le calcul d'Hermès doit marcher de concert avec la numération, les correspondances, la dynamique et la géométrie.                       

Pour construire une machine, il faut connaître et employer à la fois le calcul, la géométrie et l'algèbre comme la mécanique et la physique aussi bien que la science de la résistance des matériaux et des métaux. Notre pierre est une vraie construction, il faut donc savoir manier simultanément toutes les connaissances nécessaires à sa confection afin de les appliquer sans erreur.

Ceci dit, je reviens aux opérations considérées au point de vue de la dynamique d'Hermès. La multiplication et la division agissent simultanément de même que l'addition et la soustraction. Il ne faut pas confondre cette multiplication arithmétique appliquée à l'art spagyrique, avec la multiplication chimique de la pierre dont parlent tous les adeptes et qui appartient à la médecine du troisième genre.

Dans la multiplication arithmétique secrète il s'agit de l'adjonction du ferment au composé, et qui produit cet effet de multiplier les propriétés de la pierre et la dispose à l'action dans les trois règnes, tout en la rendant propre à agir particulièrement dans le règne métallique, ce qui est l'effet d'une division merveilleuse des qualités de la pierre qui la spécialise sans toutefois l'empêcher d'agir ailleurs.           

Mais pour cela il faut d'abord que les parties de la pierre subissent la division en atomes subtils et très déliés afin d'être entièrement pénétrés par l'âme métallique du ferment. Ainsi la pierre ou le composé est le multiplicande, le ferment est le multiplicateur et la médecine du deuxième genre ou soufre rouge est le produit tant désiré des souffleurs mais que seuls les vrais philosophes trouvent.

Au troisième œuvre appartient l'élévation aux puissances et l'extraction des racines. Ces deux opérations arithmétiques se retrouvent toutes entières dans les deux opérations spagyriques appelées multiplication et projection de la pierre philosophale. Cette opération de l'élévation aux puissances consiste à réitérer l'opération spagyrique de la cuisson après avoir ajouté une quantité déterminée de vrai sel de nature.

Comme on élève les puissances de la pierre au moyen des opérations de la multiplication et de la division, de la mathématique secrète, on suit en cela l'arithmétique vulgaire dans son élévation des nombres aux puissances.

Quant à l'extraction des racines, elle est aussi parfaitement nommée dans la mathématique hermétique que dans l'arithmétique vulgaire. En effet, quand on fait la projection de la pierre sur un métal, le premier effet de la pierre est d'agir sur la racine métallique du corps en fusion afin de l'élever en degré en lui communiquant la perfection. Le résultat est une transmutation du métal soit en argent soit en or selon la nature du ferment qu'on a ajouté à la pierre.           

Enfin de même que tous les nombres proviennent de l'Unité primordiale qui les engendre, de même toutes les opérations de notre mathématique proviennent d'une seule opération qui est centrale. C'est la proportion laquelle contient toutes les autres par synthèse.

De même que tous les nombres se résolvent dans l'Unité primordiale de même toutes les opérations se résolvent en aboutissant à la proportion. Celle-ci est donc la clef de la dynamique alchimique toute entière, et par là de tout l'art sacré. Apprenez donc que tout le secret de la proportion hermétique consiste à doubler le corps philosophique et à tripler l'âme spagyrique ou feu secret pour avoir le véritable poids de notre pierre.   

Si vous avez bien compris tout ce que je vous ai expliqué clairement, ces mots seront pour vous un trait ineffaçable de lumière, qui vous montrera à nu la vérité toute entière ; sinon relisez bien tout ce que j'ai écrit, méditez en suivant à la lettre mes précédentes recommandations et je ne doute pas que vous n'arriviez à saisir tout notre merveilleux secret. Donc ayez le courage d'apprendre cette merveilleuse science mathématique, confrontez-en bien toutes les parties et vous trouverez selon la promesse du Christ : « cherchez et vous trouverez ».

La plupart des hommes sont fous. Ils veulent apprendre en quelques jours à faire de l'or. Ne pouvant y réussir, ils délaissent les livres ou bien lisent tous ceux qu'ils peuvent se procurer, mais sans jamais rien comparer ; ils espèrent toujours trouver la fameuse recette toute prête dans un vieux bouquin, c'est la cause de leur ruine. Ne faites pas comme eux, soyez sages, j'aplanis la route. Suivez-moi.

 

Tableau des correspondances qui existent entre les opérations arithmétiques et les opérations spagyriques

  

Vous voyez que les opérations spagyriques se réduisent à sept opérations arithmétiques, ne vous laissez donc pas induire en erreur.

Chapitre VII : La Géométrie d'Hermès

Première partie

Cette géométrie secrète possède la même rigueur que la vulgaire, elle est très simple mais très difficile à comprendre par cela même. D'ailleurs les plus célèbres mathématiciens de toutes les époques n'ont jamais pu trouver la solution mathématique des problèmes qu'elle pose. Cette géométrie a pour but l'expression mathématique et linéaire de la vie de la pierre. Les rapports des lignes indiquent donc ceux des corps qui entrent dans le composé. À mesure que ce dernier prend corps et vie,  la figure géométrique se développe et se complète.

 

Dans cette secrète  géométrie , la ligne centrale est active par excellence. Toutes les vertus d'action propre, de spontanéité, d'énergie latente, mais toujours prêtes à se manifester sont symbolisées par cette ligne. Les philosophes se sont donc servis de la ligne verticale avec le plus grand à propos pour représenter leur soufre.

 

 

Et si vous savez dédoubler spagyriquement cette verticale pour en faire les deux côtés verticaux et parallèles du carré alchimique qui est notre pierre, vous aurez la première partie de notre grand secret ; par sa position, la ligne horizontale indique bien la passivité.

  C'est tout le contraire de la verticale tant en position qu'en propriétés. La verticale agit, l'horizontale subit. Les philosophes se sont donc servis de cette ligne pour représenter leur mercure secret et aucune ligne ne pouvait mieux lui être attribuée. Et, si vous savez encore dédoubler cette ligne pour en former les deux côtés horizontaux et parallèles du carré spagyrique, vous avez la seconde partie de notre grand secret.

Mais je ne veux pas faire un nouveau mystère de ce grand secret, j'ai promis de dévoiler notre divine philosophie, je ne la couvrirai donc pas d'un nouveau voile. Suivez-moi bien et vous comprendrez ce que c'est que doubler la verticale et l'horizontale pour en faire le merveilleux carré de notre secrète mathématique.

Si le soufre et le mercure restaient séparés, vous saisissez bien qu'ils seraient sans action, car le soufre lui-même qui cependant est actif, ne trouvant pas de résistance à sa puissance ne pourrait pas la manifester. Il faut donc que ces deux s'unissent, comme il faut que les lignes se joignent ou se croisent pour engendrer les figures géométriques. Or vous savez maintenant que le soufre et le mercure conjoint forment le sel.  Géométriquement cette union se fait ainsi : 

 

Et le sel en résulte comme produit central. C'est le point vivant, le nœud vital de la nature. Ce point n'est pas partie d'une des deux lignes comme vous le voyez mais bien le résultat de leur jonction. Vous voyez combien les géomètres vulgaires sont insensés quand ils affirment que la ligne est composée de points groupés en succession infinie. C'est faux, une ligne est unique en tant que ligne ; on peut certes la diviser, mais c'est là une opération artificielle qui n'existe pas dans la nature, la division hermétique étant toute différente comme je vous l'ai démontré.

   

Les vrais philosophes ont donc raison quand ils affirment que tout provient de la croix,  qu'elle est le signe central et véridique, lequel engendre tout le reste. Alchimiquement, la croix est formée du soufre et du mercure, qui tout en n'étant pas la croix indissolublement mais restent identiques à eux-mêmes, chacuns[6]. Ils engendrent par leur réunion le sel de nature qui est notre composé. C'est aussi de lui que toutes choses ont pris naissance.

Un troisième être a donc pris naissance des deux premiers et ces trois ne font qu'un seul qui est la croix. Tel est le secret de la Trinité Alchimique. Si vous êtes intelligent vous appliquerez ce secret divin à la croix de Notre Seigneur. Vous verrez qu'il est le vrai sel divin et vous comprendrez l'adorable mystère de la Rédemption universelle.                      

Mais pour revenir à notre géométrie, je vous dirai qu'une chose ne peut naître que dans une matrice qui lui est appropriée. C'est pourquoi le cercle est le signe représentatif de toute matière et particulièrement de celle alchimique ; car c'est par excellence le symbole de l'enveloppement de la corporification.

 

 

Mais avant de poursuivre ma démonstration, je dois vous faire remarquer une chose très importante que j'ai omis de vous signaler. C'est que le soufre  et le mercure se joignent en angle droit. De A à B il y a le même écartement que de B à C et de D à A, et c'est là ce qui fait l'unité de la puissance dans la Nature par l'Égalité devant Dieu qui est la mesure universelle des choses ou la Justice. C'est le bien.

 

Le mal est représenté par l'inégalité le faux et l'erreur en résultant. Ainsi de A à B l'angle est moindre que de B à C etc., etc. Or géométriquement il ne peut exister pareil mariage des deux lignes car le célèbre problème hermétique de la trisection et[7] l'angle ne pourrait spagyriquement être résolu. C'est là l'erreur des souffleurs et la cause de leur ruine, de leurs désespoirs et de leurs blasphèmes.

  Mais je reviens à l'adorable signe de la croix. Donc en alchimie, le signe :

indique l'union du soufre et du mercure dans la matrice alchimique ou naturelle pour former et donner naissance au sel qui est notre composé et c'est là le commencement de notre art. C'est la première médecine qui ne peut agir que par un seul axe qui est le vertical. Lorsque cette médecine du premier ordre est produite, l'opération de la création alchimique se poursuit dans la matrice spagyrique. Et voici ce qui en résulte :

  car deux a produit quatre et par la multiplication 2 x 2 = 4 de ses deux dimensions il a donné naissance au carré. Le carré est le symbole mathématique le plus parfait de la médecine du deuxième genre. Cette médecine peut également agir dans deux dimensions parce que le carré possède deux axes qui sont ses deux diagonales ; tandis que la médecine du premier genre n'ayant qu'un axe, ne peut agir que dans une seule dimension.           

Faites donc bien attention à ceci et vous comprendrez que si le carré a été produit, c'est que le sel de nature qui est notre composé, après avoir pris naissance par la jonction du soufre et du mercure, s'est de lui-même développé, il a grandi, s'est accru et pour devenir un bel adolescent, il est sorti du centre qui le retenait captif, est passé à la superficie en rendant manifeste ce qui était occulte, c'est à dire sa puissance de multiplication. Avec la médecine du deuxième genre, la pierre est parfaite mais sa perfection ne peut pas servir d'une manière profitable pour la transmutation. Il faut donc lui donner la plus-que-perfection qui lui donnera le pouvoir d'agir dans les 3 dimensions.

Les alchimistes connaissent bien le moyen de lui donner ce pouvoir. Ils l'appellent la fermentation. Donc, par l'adjonction du ferment spagyrique la pierre est complète et possède toutes les propriétés qu'on peut désirer.

Voici sa forme : 

  C'est alors la vraie pierre cubique si peu connue. C'est la médecine du troisième genre qui agit par six faces sur trois axes simultanément manifestes. Que de merveilles sont contenues dans cette figure si simple. Tout est là. Car la nature ne peut aller plus loin, tout vit et tout agit dans trois dimensions. Et d'ailleurs je vous dirai que cette figure si précise soit-elle n'est pas seulement une merveilleuse allégorie de la mathématique hermétique.

Non, c'est aussi une grandiose réalité physique. En voici la preuve. Si vous avez étudié les lois mathématiques de la cristallisation vous savez que les métaux, l'or et l'argent, cristallisent dans le système cubique. Eh bien ? Sachez maintenant que la pierre philosophale se cristallise aussi en forme de cube. L'ayant parfaite, je puis l'affirmer. Vous ayant déjà dit tant de secrets, je n'ai plus le droit de me taire, apprenez qu'ici dans ces paroles se trouve tout ce que vous avez besoin pour réussir.

Vous ayant tout dit je ne peux pas plus que la nature aller plus loin. Je me contenterai donc maintenant d'exposer dans la deuxième partie de la Géométrie d'Hermès, trois célèbres problèmes spagyriques de l'antiquité sacrée.

Seconde partie - Trois célèbres problèmes de l'antiquité sacrée

1 – La duplication du Cube                       

Ce problème possède une origine fabuleuse. La peste ravageait la Grèce et l'oracle consulté dit que pour la faire cesser il fallait doubler l'autel d'Apollon qui était cubique. On doubla donc chacun des deux côtés de l'autel et la peste continua car l'autel n'était pas mathématiquement double du premier mais octuple. On consulta donc à nouveau l'oracle qui répondit qu'on avait mal interprété sa réponse. Les savants virent bien qu'il s'agissait d'un problème impossible à résoudre avec les moyens de l'arithmétique vulgaire.

Les hermétistes seuls eurent la solution du problème. En effet il faut d'abord remarquer qu'Apollon est le Dieu du Soleil et que celui-ci joue un rôle important dans le Magistère hermétique. Et ce problème ne veut pas dire qu'il faut construire un corps de forme cubique qui en contient deux fois un autre mais qu'il faut multiplier alchimiquement la pierre cubique et faire cette chose en apparence absolument impossible. Plus-que-parfaire la plus-que-perfection.                       

Cependant cette proposition ne veut pas dire qu'il faut élever encore la pierre au degré de puissance. Non. Cela ne serait pas possible puisque cette pierre ne peut agir que sur des corps ayant seulement trois dimensions. Mais l'opération spagyrique appelée multiplication de la pierre est à proprement parler une véritable duplication de notre pierre cubique. Car elle ne peut que doubler en puissance, chaque fois qu'on répète la multiplication. Cependant, doubler ne peut pas dire ici multiplier par deux puisque l'on dit que la pierre monte de mille en mille degrés.

Pourtant tous les adeptes le savent, c'est bien là la véritable application de la pierre cubique qui ne l'élève pas à une quatrième puissance mais la développe dans sa troisième puissance en quantité de force.                                  

2 – La quadrature du cercle

S'il est un problème qui a donné de tous temps la torture aux mathématiciens c'est bien celui-ci. En effet, de prime abord, il ne[8] semble nullement difficile au géomètre de trouver une ligne égale à la circonférence du cercle et à la carrer de façon à obtenir un carré[9] égal en surface au cercle dont provient la circonférence. La pratique géométrique montre sinon son impossibilité de solution, du moins sa difficulté.

 

Alchimiquement, le problème ne se pose pas ainsi. Voici son énoncé : Faire la conversion spagyrique des éléments afin de les pousser jusqu'à la plus-que-perfection. Les éléments forment la roue circulaire de la nature qu'on peut représenter ainsi :

chaque élément est figuré par l'un des quatre quarts du cercle. 

  Or comme les quatre éléments circulent sans cesse et passent l'un par l'autre on peut figurer comme suit cette révolution perpétuelle des éléments :

Car le  (feu) descend dans l'  (air), l'  (air) descend dans l'  (eau) et celle-ci dans la  (terre). Puis la terre remonte en eau, celle-ci se sublime en air lequel retourne au feu. Ainsi continuellement l'un se résout ou se sublime en l'autre et c'est là ce que tous les philosophes appellent la roue des éléments. Il faut donc immobiliser et fixer chacun de ces quatre éléments, et c'est là la célèbre quadrature du cercle que seul le mathématicien spagyrique peut trouver.

Voici l'exposé complet de ce fameux problème. Au moment où dans l'œuvre hermétique la deuxième médecine est faite, je vous ai dit qu'elle se représentait ainsi :

Les quatre quarts de la circonférence sont les quatre éléments. Les quatre côtés du carré sont ou proviennent du sel et les deux diagonales forment le soufre et le mercure. Donc tout y est.

Seulement lorsque cet œuvre est terminé, la figure change d'aspect car chaque élément passe de l'extérieur du carré à l'intérieur, de telle sorte que dans la pierre, l'occulte est rendu manifeste.          

On peut dire que cet effet se produit parce que chaque côté des carrés, qui est le sel de nature, ayant subi la cuisson philosophique, réfléchit sur des[10] quatre quarts de la circonférence ; c'est à dire qu'il reproduit en lui-même ou dans le sel les quatre éléments.

 

La figure géométrique suivante en résulte :

Cette figure est la véritable quadrature du cercle spagyrique réalisée. Le cercle forme alors cette figure dont les côtés sont courbes mais l'ensemble et l'aspect carré, car la circonférence est brisée mais chacun de ses quatre quarts se trouvant réfléchi sur chaque côté correspondant du carré par la lumière intime de la pierre en feu secret ; cette circonférence, dis-je, tout en étant brisée reste identique à elle-même, et si le cercle semble perdre en surface, en réalité, il gagne en valeur autant qu'il perd par ailleurs.   

       

Il est rendu carré par la commission et la fixation des éléments et c'est ainsi que par l'art, l'adepte surmonte la nature et trouve le secret de la sagesse.         

Je suis le premier qui ait dévoilé aussi clairement et aussi simplement ce fameux casse-tête.

3 – La trisection de l'angle

Cet autre problème de la mathématique d'Hermès a fait le désespoir des plus célèbres géomètres. Car, qu'on ne puisse arriver à quarrer le cercle ou à doubler le cube, ils se résignaient à l'admettre, mais qu'il soit impossible de diviser géométriquement un angle en trois parties ils n'ont jamais pu le concevoir. Et pourtant ils n'ont jamais pu le faire. Nul géomètre, si savant et si habile soit-il, n'a pu réussir ici. Ah ! Que n'étaient-ils aussi habiles spagyriques, ils auraient vu l'impossibilité géométrique se transformer en réalité par la mathématique d'Hermès.

 

Ce problème se rapporte à la spécialisation des trois principes alchimiques, dans les quatre éléments. Et c'est le plus grand de tous les mystères de notre mathématique, car à lui seul, il contient tous les autres ; c'est pourquoi, pour en avoir une intelligence pleine et entière il faut avoir accompli l'œuvre. Mais cette intelligence, je puis moi-même vous la donner puisqu'aussi j'ai fait le Grand œuvre. Suivez donc bien ma démonstration. Je vous ai dit que chaque élément se rapporte à un quart du cercle ou quadran formé par un angle droit et le quart de la circonférence compris dans cet angle.

La trisection de cet angle et conséquemment du quadran consiste à le diviser spagyriquement en trois parties égales. Comme un quadran est le signe représentatif d'un élément, il est certain qu'on ne peut effectuer cette décision qu'au moyen de principes homogènes qui sont le soufre, le mercure et le sel. Chacun d'eux se trouve donc représenté dans chaque élément et le trisectionne

Soit l'élément feu.

 

 

Mais pour vous laisser quelque chose à chercher je vous donne à deviner si l'on doit dire soufre igné, mercure igné, sel igné ? Il en est de même pour chacun des quatre éléments. Je vous laisse donc vous exercer vous-mêmes sur chacun des éléments. D'ailleurs pour devenir savant dans votre divine mathématique, il faut bien que vous travailliez vous-mêmes.

Si vous êtes paresseux, si vous croyez tout trouver expliqué dans nos livres, vous n'aboutirez jamais à rien. Pour moi, j'ai dit tout ce qu'on avait caché jusqu'à moi. Ici je vous ai dévoilé notre mystérieuse théorie, je vous ai donné l'exemple et la règle, à vous de l'appliquer. Du reste, j'ai tant dit qu'il n'y a plus qu'un tout petit pas à faire et vous le pouvez au moyen de mon livre. Je vais plus loin et je vous donne sous forme de problème facile à résoudre tout ce qui manque pour que vous deveniez un maître à votre tour.


Problème

Multiplier quatre éléments par les trois principes pour obtenir les douze signes zodiacaux qui ouvrent les douze portes de l'alchimie. Vous saisissez donc bien que si vous solutionnez ce problème, vous avez l'intelligence complète de tout le grand œuvre.

Vous pouvez alors le figurer ainsi. Tracez un carré avec ses diagonales. Puis quarrez le cercle à son intérieur. Faites la trisection des quatre quadrans et inscrivez l'étoile à douze branches par le moyen de la trisection de chaque cadran. Cela vous est facile puisque 4 x 3 = 12, et qu'on peut toujours diviser un cercle en douze parties égales et réunir les points de la circonférence par des lignes qui par leur croisement font l'étoile à douze branches.

Dans cette figure ainsi formée, inscrivez les éléments et les principes selon les correspondances d'Hermès et tout ce que j'ai pris bien soin de vous expliquer. Par cet unique et synthétique moyen vous saurez tout ce qu'il est possible de savoir. La pratique vous sera alors facile.

Conclusion

Tels sont les trois problèmes mathématiques de l'antiquité. Ces problèmes sont purement hermétiques et comme tels, ils appartiennent à la mathématique spéciale à cette science universelle. C'est pourquoi les savants mathématiques et géomètres vulgaires de cent générations se sont en vain efforcés d'en trouver la solution par la règle et le compas.

Cette solution, les adeptes de la science hermétique seuls la connaissent, mais leurs instruments sont tout autres que la règle et le compas. C'est pour cela qu'ils se disent les vrais uniques philosophes à qui seuls la nature est connue.

Les adeptes de l'antiquité grecque et égyptienne furent des savants et des artistes merveilleux. Ils surent cacher les opérations et les substances de leur science suprême avec un art admirable et une science profonde. Pour cela, ils employèrent avec un égal succès la fable, la métaphore et l'allégorie, la kaballe et le hiéroglyphe.

Enfin ils ont fait mieux. Ils ont employé les expressions et les formules précises des sciences mathématiques, et enfin donnant ainsi à réfléchir aux ignorants et aux faux savants de toutes les époques, ils ont recouvert d'un voile impénétrable à qui n'était pas inspiré par Dieu la science divine qu'ils appellent aussi l'Art Sacré.

                                                    _____________________

Pour moi j'ai écrit ce petit traité afin que notre divine mathématique ne mourût pas avec les derniers alchimistes. Je vis dans un siècle où une nouvelle chimie a remplacé l'antique alchimie. Cela la Providence elle-même l'a voulu. De même qu'autrefois, au temps du Christ, les marchands s'étaient installés pour vendre leurs marchandises dans la Maison de Dieu, de même les souffleurs menaçaient d'envahir le temple d'Hermès et peut-être que, ne pouvant pas rompre la porte du sanctuaire,  ils l'eussent profanée.

Mais la Providence veillait, quand elle vit que la science d'Hermès n'était plus recherchée que pour l'or qu'elle pouvait procurer, elle suscita Lavoisier. Ce souffleur de génie que j'ai connu personnellement inventa les corps simples et la méthode pour les isoler. La science alchimique fut ainsi sauvée. Grâce à la nouvelle science chimique, on put démontrer que la transmutation des métaux était une utopie irréalisable et le flot des souffleurs laissant de côté une science désormais prouvée vaine se rua sur les réalisations industrielles, au grand profit de l'humanité.                       

Mais la science hermétique n'en existe pas moins. Son but, son sujet et sa méthode sont entièrement distincts du but, du sujet et de la méthode chimique. Tout ce petit livre n'est que l'exposé, jusqu'alors précieusement caché de la méthode alchimique. Les adeptes d'autrefois ne l'ont jamais écrite parce qu'il eut été dangereux de donner ce guide ; mais à présent que l'humanité suit une nouvelle voie, je pense qu'il est bon de ne pas laisser s'éteindre cette partie de notre science.           

J'ai fait mon devoir en l'écrivant. Si Dieu le juge à propos, elle verra le grand jour et se répandra dans l'univers sous la forme du livre imprimé. J'ai médité ce traité toute ma vie et je puis dire que j'ai réussi grâce à la méthode que j'ai entièrement développée ici.

Signé – Samuel Wolsky ;
Paris 1821 – Octobre

Texte retranscrit par Emmanuelle Feye

 
 

[1] Didier Kahn, Le Fixe et le volatil, Paris, CNRS, 2016, p. 174.
[2] Didier KAHN, Le Fixe et le volatil, Paris, CNRS, 2016, p. 175.
[3] Ce traité a été transcrit du MS 3426 (Wellcome Library).
[4] ou piqué ?
[5] Nous corrigeons le dessin donné par le manuscrit.
[6] Peut-être manque-t-il ici un mot.
[7] Doit-on lire de?
[8] Nous pensons pouvoir corriger me en ne.
[9] Nous modernisons quarré en carré.
[10] Faut-il entendre les ?

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