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Sur l'OR des Philosophes

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#393

Je propose de réunir ici les passages intéressants qui parlent de cet OR fameux que nous cherchons
C'est un peu long et à lire leeeeentement, mais ça vaut quelques minutes de méditations !!!

Extrait du Fil d'Ariane n° 6, p. 10-11, Limojon cité par Emmanuel d'HOOGHVORST:

Limojon de St Didier s'est montré plus explicite :

"Selon les Philosophes, il y a trois sortes d'or : Le premier est un or astral dont le centre est dans le soleil qui, par ses rayons, le communique en même temps que sa lumière, à tous les astres qui lui sont inférieurs. C'est une substance ignée et une continuelle émanation de corpuscules solaires qui, par le mouvement du soleil et des astres, étant un perpétuel flux et reflux, remplissent tout l'Univers; tout en est pénétré dans l'étendue des cieux, sur la terre et dans ses entrailles : nous respirons continuellement cet or astral, ses particules solaires pénètrent nos corps et s'en exhalent sans cesse."

On voit que l'auteur connaissait bien le fameux "prana" des yogis; mais ces derniers l'ont-ils connu corporifié ?

"Le second est un or élémentaire, c'est-à-dire qu'il est la plus pure et la plus fixe portion des éléments et de toutes les substances qui en sont composées, de sorte que tous les êtres sublunaires des trois genres contiennent dans leur centre un précieux grain de cet or élémentaire."

Voici affirmée, l'unité radicale, non seulement des métaux, mais de toutes choses. Si le grain fixe de l'or qui est en tous les êtres, était remis en état de végéter, la création toute entière retrouverait l'incorruptibilité et l'immortalité perdues, disent les alchymistes. C'est pourquoi cet or est le secret de leur Physique.

"Le troisième est le beau métal dont l'éclat et la perfection inaltérables lui donnent un prix qui le fait regarder par tous les hommes comme le souverain remède de tous les maux et de toutes les nécessités de la vie et comme l'unique fondement de l'indépendance, de la grandeur et de la puissance humaines; c'est pourquoi il n'est pas moins l'objet de convoitises des plus grands princes que celui des souhaits des peuples de la terre".

Dernière édition: par Le Fou du Roi.
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#1305

A propos de cet or qui est comparé au grain du froment : Dans l’Entrée ouverte du palais fermé du roi, d’Irénée Philalèthe, Bibliothèque des Philosophes Chimiques tome II, éd Beya, p. 329.

C’est un peu long, mais cela vaut vraiment la peine :


« C’est donc dans l’or, je veux dire dans l’or des philosophes, qui provient du soufre mercuriel des sages et de l’or vulgaire, décuits et recuits ensemble en un seul corps exalté, qu’est cachée la teinture de l’or. Et quoique l’or soit un corps parfaitement digéré, il se réincrude néanmoins dans notre seul mercure et c’est du mercure qu’i reçoit la multiplication de sa semence, non pas en poids et en vertu. Et quoiqu’il semble que plusieurs philosophes veuillent dire que cet on ne soit pas philosophique, la chose est pourtant véritablement comme je la viens de dire parce qu’ils disent que l’or vulgaire est mort ; que leur or, au contraire, est vif. Mais on peut dire aussi que le grain du froment est mort, c’est-à-dire que l’action et l’activité de germer est supprimée et offusquée en lui. Et il demeurerait toujours de la sorte (sans germer ni produire) s’il était toujours gardé dans un lieu et dans un air sec. Mais, si on le sème et qu’on le jette en terre, ce grain REÇOIT tout aussitôt la VIE FERMENTATIVE. IL S’ENFLE, IL MOLLIT ET IL GERME.

Voilà, proprement, ce qui se fait dans notre or. Il est mort, c’est-à-dire que sa vertu vivifiante est scellée et cachée sous l’écorce corporelle, comme est celle du grain de froment, quoique différemment. Car il y a grande différence entre un grain qui est VÉGÉTABLE et l’or qui est un métal. Mais l’or, de même que le grain de froment, demeure toujours sans être changé, s’il est tenu dans un air sec, et il est détruit dans le feu et ne peut être réduit (en sa semence) que dans NOTRE EAU seulement. Et alors, NOTRE GRAIN EST VIVANT.

Tout ainsi que le froment, étant semé dans le champ, change de nom et s’appelle la semence du laboureur, qui, tandis qu’il était au grenier, n’était que froment et était aussi propre à faire du pain ou quelque autre chose semblable qu’à être semence, ainsi l’or, tandis qu’il est sous la forme d’une bague ou d’un vase ou d’une pièce de monnaie, alors, c’est l’or vulgaire. Et considéré en cette dernière et seconde manière (c’est-à-dire en tant qu’il est joint avec le mercure des philosophes), on l’appelle or vivant, parce qu’étant ainsi conjoint, il est en puissance (de recevoir la vie), laquelle puissance peut être réduite en acte, en fort peu de jours. Et alors, cet or ne sera plus or, mais ce sera le chaos des philosophes ».

J’ai mis en majuscule les mots d’I. Philalèthe et ceux du verset du Message Retrouvé, le XXXVI, 45, avec lesquels j’ai fait un parallèle:

« La Vierge végète jusqu’à ce QU’ELLE AIT REÇU L’INFLUX CÉLESTE qui l’anime en lui insufflant l’âme divine, et CETTE ÂME ORGANISE SA SUBSTANCE, S’EN REVÊT ET PARAÎT DANS LE MONDE comme le Sauveur et le Rénovateur des hommes égarés dans la mort ».

Peut-être que je me trompe complètement, alors si quelqu’un peut me contredire ou me confirmer, mais j’ai « compris » le passage de la BPC, grâce au verset du Message.

Ma question est, quand intervient ce chaos des philosophes ? C'est avant que la Vierge reçoive l'nflux céleste?

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#1321

Chère Lucie Yolle,

Merci pour ces passages que j'ai aimé relire !

En ce qui concerne le chaos, c'est vrai qu'il est particulier d'entendre parler d'un chaos DES PHILOSOPHES.
J'ai trouvé plusieurs passages à propos du chaos dans le glossaire et je crois que celui-ci peut nous aider :

[Fabre du Bosquet, Concordance, Le Mercure Dauphinois, 2002, p. 20]

3 – Les philosophes ont comparé cette préparation [de la matière] à la Création du monde qui d’abord ne présente qu’une masse, un cahos, une terre vide, informe et ténébreuse qui n’était rien en particulier mais en général propre à devenir tout. Dieu dit. La lumière fut faite, elle sortit de son limbe et se plaça dans la région la plus élevée ; alors les ténèbres disparurent devant elle. Le cahos et la confusion firent place à l’ordre, la nuit et le jour et pour ainsi dire le néant à l’être ; c’est la première partie de l’œuvre hermétique jusqu’au dissolvant universel.

Cela pourrait-il sous entendre que ce cahos dont parle Philalèthe serait à mettre en rapport avec ce moment où la "lumière fut faite" ?
Ou autrement dit, que le Christ soit créé mais encore non-né ? Serait-ce l'immaculée conception ? Avant que le Christ (le dissolvant universel ?) ne naisse au monde, à la vue de tous ?

Mais je suis peut-être complètement à côté de la plaque ! Je ne suis qu'un Fou après tout !

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#1322

Voici la suite du glossaire pour le chaos :

[Canseliet, E., Alchimie, Pauvert, 1964, p. 149]

1 - L’équivalent grec de chaos, C£oj, procède aussi de la racine khainô et veut dire non seulement mélange confus des éléments, obscurité, ténèbres, mais encore large ouverture, gouffre ; et là reposent en outre la cause secrète, l’explication à la fois mystérieuse et rationnelle de la nativité nocturne, à l’abri d’une caverne profonde, du tout petit enfant de Bethléem de Juda.

[Cornutus, « De la théologie grecque », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 35-36]

2 – Le Chaos (C£oj) représente l’élément humide dont la genèse précède l’ordonnance du monde, et dont le nom s’explique par la fusion (cÚsij). Ou encore, il représente le feu, qu’on peut en quelque sorte qualifier de k£oj (« brûlant ») et qui, lui aussi, est en fusion (kšcutai) en raison de la subtilité de ses particules*.

* En somme, le Chaos évoque un feu liquide, un feu de fusion, associé ailleurs à l’éther, cf. infra, p. 116, n. 106. Dans la tradition judaïque, le mot ,ym> (chamaïm), « cieux », est expliqué étymologiquement comme étant composé de la lettre >, représentant hiéroglyphiquement le feu, et le mot ,ym (maïm), « eaux ». Quant au mot iiyqr (raqia), « firmament », il évoque étymologiquement une consistance métallique, le verbe iqr (riqa) signifiant « laminer », « étendre un métal ».

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#1330

Merci cher Fou du Roi, pour ces passages passionnants !

Il semblerait que ce chaos soit le commencement précédant la création …

Cela me fait penser à Didon et Énée, se réfugiant dans une grotte, et c’est là qu’eurent lieu leurs noces :

« Voici les noces du ciel et de la terre, d’une terre philosophique, bien entendu, et d’un air divin et céleste, dans le secret d’une grotte obscure pourvue toutefois d’un lucernaire, comme une cathédrale. … C’est le crépitement de ce pur sel nitre, du feu terrestre et de l’éther, la plus subtile portion de l’air. Et sur ce beau nitre coulent depuis le sommet du vase, comme des gouttes de rosée, les parties volatiles de la matière non encore fixées. » (Virgile Alchimiste dans Le Fil de Pénélope tome I, de EH, p.119)

« Celui qui a contemplé cet Électrum au cours d’une admirable fusion (cÚsij) créatrice en a les yeux éblouis pour toujours, il est désormais perdu pour le monde ». (note p. 533 dans Q.H.)

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#1717

CANON 49

La nature nous a laissé un crayon, et une copie de cette ancienne masse confuse du chaos, ou de la matière première, dans l’eau sèche, qui ne mouille point, laquelle se trouve dans des grottes souterraines, ou autour des lacs, et laquelle est féconde, et remplie de beaucoup de semence, devenant volatile par la moindre chaleur, et de laquelle lorsqu’elle est alliée avec son mâle, si l’on savait tirer les éléments intrinsèques, les en séparer artistement, et puis les conjoindre derechef, l’on se pourrait vanter d’avoir recouvert le secret précieux de la nature, et de l’art, et même le trésor de l’essence céleste. (D’Espagnet, Beya n° 8, p. 37)

editionsbeya.com/collection/la-philosoph...etablie-en-sa-purete

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#1806

Quelle densité ! On a l'impression que tout est dit !

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#1808

Oui, cher Herr Trippa.
C'est cela que nous devons chercher assidûment avec simplicité, conjointement à nos prières, Le problème, c'est qu'il faut beaucoup de temps pour ne pas se distraire dans cette recherche si simple. Je crois que les deux grands écueils sont les suivants pour celui qui s'intéresse à l'alchimie :
1) L'innombrable quantité de livres écrits par ceux qui n'ont rien expérimenté. Il y en a de deux sortes :
a) ceux qui parlent de l'histoire des textes ou même de leur contenu, de manière parfois bien écrite et sérieuse, mais souvent peu profitable à notre quête directe.
b) ceux qui sont écrits par tous les ignorants ou charlatans qui plastronnent en ne disant que des bêtises, souvent interminables, et presque toujours désincarnées. Il faut parfois 20 ans pour comprendre qu'il faut les envoyer bouler ...

2) Les livres des maîtres eux-mêmes, qui cachent leur sagesse sous une quantité de pièges pour décourager les présomptueux. Là aussi, il faut de la patience pour dénouer l'écheveau et se concentrer sur ce qui doit devenir clair peu à peu.

Voilà pourquoi vous avez raison de lire d'Espagnet dont le texte est, en effet, ADMIRABLE;

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#1936

Bonsoir
Comme vous avez raison de souligner l' incroyable densité de tous ces écrits.
Gratitude et respect m' accompagnent pour les membres qui partagent leur passion commune.
Merci.

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#1951

Lucie Yolle écrit: Il semblerait que ce chaos soit le commencement précédant la création…

Voici ce qu'écrit Bernard le Trévisan :

« Pour avoir entendement de cette matière, il faut premièrement savoir que Dieu fit au commencement une matière confuse et inordonnée, sans nul ordre, laquelle était pleine, par la volonté de Dieu, de plusieurs matières. Et d'icelle, il en tira les quatre éléments, desquels il en fit bêtes et créatures diverses en les mêlant. Etc. »

(J. Mangin de Richebourg, Bibliothèque des philosophes chimiques, Beya, Grez-Doiceau, 2003, p. 486)

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#1952

Merci Athanase !

J’ai lu aussi dans Philalèthe à propos de ce chaos :

« Au commencement, ou selon le Targoum de Jérusalem, dans la sagesse, Dieu fit l’eau et la terre. Et la terre était sans forme et vide, et il y avait les ténèbres sur la face de l’abîme. Et l’Esprit de Dieu se mouvait sur la face des eaux ». Ici vous devriez observer que Dieu créa deux principes, la terre et l’eau, et que de ces deux, Il composa un troisième, à savoir le sperme ou chaos. Sur l’eau, ou partie humide de ce sperme, l’Esprit de Dieu se mouvait bel et bien, et – dit l’Écriture – il y avait les ténèbres sur la face de l’abîme. Ceci est un très grand secret, … mais dans l’œuvre magique, on peut le voir, et j’en ai été moi-même le témoin oculaire.

(Tomas Vaughan, Œuvres Complètes, Éditions La Table d’Emeraude, Lumen de Lumine, p. 324)


Est-ce que ce serait la même chose que ce que contemple le disciple « opérant dans le vase cette première conjonction ; il contemple à travers la vitre cet œuvre admirable de la nature et de l’Art ; il en demeure confondu et épris d’amour à jamais… »

(Emmanuel d’Hooghvorst, Le Fil de Pénélope tome I, Virgile Alchymiste, Éditions Beya, p. 122)

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