Les Métamorphoses d'Ovide

Oyez, amis questors !
Je vouldroye en ce jor
Esveiller en vostre ame
L'amor qu'a por sa dame
Le tant preux chevalier
En queste d'amitié.
Quar j'oïs ce matin
Un verset tres devin
Du profete Cattiaux
Qui me guida d'en haut,
Tel l'estoile à David,
Com je lisois Ovid.

Ores voici le vers :

XI, 28. Qui libérera son âme de la terre étrangère ? Et qui fera descendre le Seigneur dans la terre sainte ?
XI. 28'. Quand la forme disparaît, la substance de l'eau émerge du chaos et manifeste l'essence du feu divin.

Ovides nous raconte,
Quant comence le conte
De ses Metamorphoses,
Qu'il nos dira les causes
Des mutacions des formes
Qu'à son gré Diex transforme
Et met en nouviaux cors.
Il n'i a là nul tort
À le dire en ce sens,
Quoiqu'en croient les gens !
Quar (ce dit Pythagore)
Il n'i a point de cors
Sans la forme premiere
Nee de l'esprit du Pere.
Puis, quant le cors perit,
S'en vait l'ame (ou l'esprit),
Errant jusqu'à trover
Un autre où se terrer,
Tout aussi com la cire
Puet nove forme choisir
Sans perdre sa sustance.
Cattiaux, com je pense,
Comprenoit bien Ovides.
Ceste terre estrangere
Dont hom ne se libere
Sans morir, c'est le cors
Hors d'Eden, ou l'escorce
Qui renferme l'amande.
Ores Diex nos demande
De laisser, par le au maistre,
La forme disparaistre,
Quar el n'est que chaos
Impur aux yeulx d'en haut.
Ains se la forme trove
La terre sainte et nove
(C'est le cors purifié),
L'escorce disparaist
Et l'amande paraist :
La sustance de l'iau
Sort alors du chaos.
C'est là, dit Pythagore,
Ce grant hom au cuer d'or,
Vraie metempsychose
Qui governe les choses
Et le mystere divin.
Mes que ne soye vain !
Jà ai je trop parlé…
Ores dois je céder
À plus savant que moi
La place, par ma foi !

Mais non !!!??? GEEEENIIIIAAAAAAAAAL