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Écrit par : Iehan de la Fontaine
Titre : La Fontaine des amoureux de la
science
Date de parution : 1974
Éditeur : Archè
 
 

Iehan de la Fontaine, La Fontaine des amoureux de science, Archè,  Milan, 1974, 70 pp.

Ce charmant petit poème alchimique, l’un des documents les plus caractéristiques de la production « poétique », d’ailleurs assez limitée, dans la littérature hermétique (p. 11), parut, dans la toute première édition, sans indication de date. La première édition datée indique 1547 ; la dernière, de 1861, aux dires de l’auteur anonyme de notre exemplaire de 1974, a le mérite de tirer de l’oubli l’ouvrage de Jean de la Fontaine (p.14).

Ce fut au temps du mois de May (p. 17), commence notre poète, il s’agit ici du printemps philosophique évidemment. À propos de la fête juive de Chabouot, fête des Semaines, EH voyait dans ce mois de mai « l’apogée de la création où le monde est absolument complet ».

Dans ce printemps accompli, l’entrée d’un iardin, qui estoit fermée, s’ouvre miraculeusement, et en apres entray dedans […]. Lors apperceu une fontaine (p. 18). De cette fontaine philosophique, mercurielle, vont sortir, comme d’une mère, les sept métaux, don de l’Esprit Saint. « En ta savante manne t’est le printemps montré qui Frère Mat réveille à l’âge créateur », dit EH (En guise d’introduction du Message Retrouvé).

Car issir veis de la fontaine […] sept ruisseaux que veu ie n’avoye (pp. 19 et 20), et plus loin : Mercurius est vif argent, qui a tout le gouvernement des sept metaulx : car c’est leur mere (p. 34). « Sept [est] le nombre de l’âme du monde, ou âme créatrice » (Le Fil de Pénélope, p. 77), « le fameux dissolvant chymique » (ibid., p. 78), « toute création liant son monde naquit d’une semaine magique, comme l’a si bien montré le sage Moïse » (ibid., p. 176). « Le nombre sept […] signe l’action créatrice de l’âme du monde » (ibid., p. 80).

En la Fontaine ha une chose […]. Qui la vouldroit chercher et querre, et puis trouvée mettre en terre […], il en naistroit une pucelle portant fruict à double mammelle (pp. 20 et 21). « C’est, dit le Rosaire des philosophes, la pierre cachée, ensevelie au fond de la fontaine […], un être vivant qu’il fait bon engendrer […] ». « Il constitue donc tout l’élixir de la blancheur et de la rougeur », l’argent et l’or,  ce qui nous fait penser aux deux mamelles.

C’est ung Dragon qui ha trois goules famineuses et iamais saoules (p. 21). « C’est lui [le mercure] le dragon qui s’épouse lui‑même, se féconde lui-même, engendre en un jour » (Rosaire).

Et ce Dragon, aux trois gueules affamées, et jamais rassasiées, souvent boit et r’enfante arrière, tant que plus cler est que christal. […] Et quand il est ainsi luisant, en eaue moult fort et puissant, il pense devorer sa mère, qui ha mangié son frère et père (p. 22). « Car, dit encore le Rosaire, le dragon ne meurt pas si ce n’est à l’aide de son frère et de sa sœur », c’est-à-dire « le soleil et la lune ».

Alors est le plus fort du monde ; iamais n’est rien qui le confonde […]. C’est ung feu de telle nature […] [qui] guerist maladie toute (p. 23). C’est notre pierre : « Notre pierre est en effet un esprit très fort, amer et cuivreux, auquel les corps ne se mélangent pas jusqu’à ce qu’ils aient été dissous » (Rosaire)

Et l’on nous met en garde : cette pierre, aysément on la peult avoir, et si vault mieux que nul avoir. Mais peine auras moult endurée devant que tu l’ayes trouvée (p. 25).

Science si est de Dieu don, qui vient par inspiration. Ainsi est science donnée de Dieu, et en l’homme inspirée (p. 29).

Mais c’est Nature qui instruit : Par mandement de Dieu le Père ; de toutes choses ie suis mere […] ; sans moy n’est rien, ne oncques fu chose qui soit soubs ciel trouvée, qui par moy ne soit gouvernée. […] Ie te vueil donner ung bel don, par lequel, si tu veux bien faire, tu pourras Paradis acquerre, et en ce monde grand’richesse, d’on te pourra venir noblesse, honneur et grande seigneurie, et toute puissance, en ta vie. Car en ioye tu l’useras, et moult de nobles faictz verras par celle fontaine et caverne qui tous les sept metaulx gouverne (pp. 32 et 33).

Après des considérations sur les métaux et les planètes, la Nature conclut : Si tu sçais bien Mercure mettre en œuvre, comme dit la lettre, medecine tu en feras, dont paradis puis acquerras […]. Sçavoir doibs par Astronomie et par vraye Philosophie, que Mercure est des sept metaulx la matiere, et le principaulx (p. 35).

Faire doibs doncq, sans contredict, premier de ton corps ung esprit, et l’esprit réincorporer en son corps sans point séparer. Et si tout ce tu ne sçais faire, si ne commence point l’affaire (pp.37 et 38). Nous voilà donc bien prévenus : « Nous avons souvent déçu bien des débutants entichés de chimie vulgaire et trop pressés de tripoter ceci ou cela, sans connaissance véritable de la nature minérale […], en leur disant que le Grand Œuvre étant un don divin, le seul talent des hommes n’en pourrait jamais venir à bout » (Le Fil de Pénelope, p. 34).

Dame Nature continue : Dy, comme entens tu le Mercure que ie t’ay cy devant nommé ? Ie t’ay dit qu’il est enfermé, encores que souvent advient qu’en plusieurs mains il va et vient. […] C’est le Mercure des Mercures […] : car ce n’est Mercure vulgaire. Sans moy  tu ne peux le trouver (p. 47).

Et pour ce doibt faire debvoir de gaigner ung si noble avoir. Si tu me veulx bien ensuivir à ce poinct pourras advenir (p. 53). Tous les philosophes enseignent à suivre la nature, citons l’exhortation du Message Retrouvé (VII, 20’) : « La nature enseigne le monde, mais les hommes préfèrent déraisonner avec subtilité pour n’aboutir à rien, plutôt que de la suivre pas à pas pour connaître ce qu’ils sont ».

Beau fils, il te convient apprendre à congnoistre les sept metaulx, dont le Mercure est principaulx ; leurs forces, leurs infirmitez et variables qualitez. Après apprendre te convient dont soulphre, sel, et huyle vient (p. 56). Fay ton soulphre attractif ; et puis lui fay manger sa mere, t’auras accomply nostre affaire. Mets la mere au ventre à l’enfant, qu’elle ha enfanté par‑devant ; puis si sera et pere et fils, tout parfaict de deux esperits (p. 59).

Le poète affirme dans la conclusion : Travaillant n’ay perdu ma peine ; car par le monde multiplie l’œuvre d’or que i’ay accomplie (p. 64).

C’est donc un témoignage véritable.

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