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  • Euripide | Les Troyennes, Iphigénie en Tauride, Électre (tome 4) | Paris, Les Belles Lettres, 1968
Écrit par : Euripide
Titre :  Les Troyennes - Iphigénie en Tauride - Électre
Date de parution : 1968
Éditeur : Les Belles Lettres
   

Euripide, Les Troyennes, Iphigénie en Tauride, Électre, Les Belles Lettres, Paris, 1968, 245 pp. 

Dans Les Troyennes, la figure centrale est, une fois encore, Hécube qui, plus que toute autre femme troyenne, se voit au comble du malheur : son fils Hector a été tué par Achille ; Troie, prise et brûlée par les Grecs ; son mari Priam, massacré par Néoptolème, fils d’Achille ; sa belle-fille Andromaque, enlevée par le même Néoptolème ; sa fille Cassandre, emportée comme concubine par Agamemnon ; sa fille Polyxène, sacrifiée sur le tombeau d’Achille ; son petit-fils Astyanax, tué sur instigation d’Ulysse, le Grec le plus détesté des Troyens ; elle-même, jadis reine, à présent destinée à servir humblement cet Ulysse ! Elle peut donc légitimement prononcer ces mots qu’on croirait sortis tout droit du célèbre Magnificat :

«Les dieux de leur néant élèvent les uns et de leur gloire précipitent les autres.» (Les Troyennes, vv. 612 et 613)

Quant à celle qui a suscité cette guerre fatale aux Troyennes, la belle Hélène (`Elenh), celle qui capte (˜le‹n, du verbe aire‹n) l’esprit (noàj) des hommes, elle a une portée plus universelle, comme il ressort de plusieurs commentaires anciens (cf. Questions homériques, Beya, pp. 812 et ss.), ainsi que de l’avertissement d’Hécube :

«À sa vue, fuis ; crains que le désir d’elle ne te reprenne (›lV). Elle captive (aire‹) les regards des hommes ; elle ruine (™xaire‹) les cités, elle incendie les maisons : tant elle possède de charmes !» (Les Troyennes, vv. 891 à 893)

Iphigénie en Tauride parle des événements postérieurs au fameux sacrifice de la fille d’Agamemnon, remplacée in extremis par une biche, puis emportée par Artémis, à l’insu de tous, en Tauride (la Crimée actuelle). Iphigénie y a été affectée au service du temple de la déesse, où des barbares sanguinaires sacrifient tous les Grecs naufragés qui leur tombent entre les mains. Au début de la pièce, la fille interprète un rêve nocturne qui semble annoncer la ruine de sa maison – réalisée effectivement lors du meurtre d’Agamemnon, puis de sa mère Clytemnestre – et la mort d’Oreste. Sur ce dernier point, elle s’avère se tromper : accompagné de son fidèle ami Pylade, Oreste, obéissant à un oracle, a navigué jusqu’en Tauride et, tombé entre les mains des barbares, est conduit au temple. Puisqu’il ne la reconnaît pas, le jeune homme, désespéré, encourage la prêtresse à procéder aux rites préalables au sacrifice humain ; de son côté, Iphigénie, tout aussi ignorante de l’identité de son frère, et particulièrement remontée contre les Grecs jadis responsables du sacrifice dont elle faillit être la victime, se prépare à exécuter ces rites avec zèle…

«Il est temps de songer à cette chose au nom splendide : le salut ! Le sage auquel vient de s’offrir l’occasion se laisse-t-il ainsi distraire de sa chance par des joies étrangères ?» (Iphigénie en Tauride, vv. 904 à 908)

«On sait que le volatil est signifié par les femmes. Ainsi, quand la fable dit qu’Oreste ramena sa sœur Iphigénie de la Tauride, c’est comme si l’on disait que la partie volatile est ramenée du haut du vase, où elle circulait, dans le fond où elle se fixe avec la partie fixe représentée par Oreste.» (Dom Pernety, Les Fables égyptiennes et grecques dévoilées, t. II, p. 222)

L’Électre d’Euripide, enfin, traite le même sujet (retour d’Oreste qui, aidé de sa sœur Électre, tue leur mère) que la pièce homonyme de Sophocle et Les Choéphores d’Eschyle ; cette dernière tragédie, Euripide se permet même de la parodier çà et là.

Puisque c’est le seul sujet tragique dont nous ayons conservé les trois versions, citons encore le commentaire qu’en a laissé le savant Pernety :

«Pour être encore mieux convaincu du rapport immédiat que cette fable d’Oreste a avec la confection de la pierre des Sages, il suffit d’en remarquer et d’en peser toutes les circonstances.

Pourquoi Oreste tue-t-il sa mère dans le temple d’Apollon, et notez, les portes fermées ? Ce temple n’est-il pas précisément le vase où se forme, où réside, où est honoré et comme adoré le Soleil, l’Apollon philosophique ? Si la porte de ce temple ou de ce vase n’était pas fermée, clause, scellée et bien lutée, les esprits volatils qui cherchent à s’échapper n’agiraient plus ; Clytemnestre s’enfuirait ; Oreste, ou la partie fixe, ne pourrait tuer, c’est-à-dire fixer, le volatil ; la putréfaction, appelée “mercure”, “mort”, “destruction”, “sépulcre”, “tombeau”, indiquée par la mort de Clytemnestre, ne se ferait pas, et l’œuvre resterait imparfaite.» (Les Fables égyptiennes et grecques dévoilées, t. II, pp. 221 et 222)

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