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  • Cesare della Riviera | Le monde magique des héros | Milan, Archè, 1977
Écrit par : Cesare della Riviera
Titre :  Le Monde magique des héros
Date de parution : 1977
Éditeur : Archè

 

Cesare della Riviera, Le Monde magique des héros, introduction et notes J. Evola, Archè, Milan, 1977, 350 pp.

 

Cet ouvrage parut d’abord à Mantoue en 1603, puis, enrichi d’ajouts, à Milan en 1605. L’auteur est parfois manifestement tributaire de Paracelse, mais il est également imprégné des œuvres des anciens philosophes et poètes (Orphée, Homère, Virgile), dont il commente plusieurs épisodes.

«Mage» et «héros» ne sont ici rien d’autre que synonymes d’«alchimiste» : les héros de la mythologie antique sont les disciples ou maîtres de l’Art. Leurs exploits, ou leurs travaux d’Hercule, concernent la pierre des philosophes, dont la création est à l’image de celle du monde.

Les nombreuses étymologies proposées font l’originalité du livre. Citons, à titre d’exemple, celle de la chélidoine, en latin caelidonia, signifiant caeli dona, «dons du ciel», ou caeli dans omnia, «donnant le Tout du ciel» (p. 140).

Quelques extraits :

«Le mot héros dérive – comme l’affirme Martianus Capella dans Les Noces de Mercure – de Héra, qui signifie la terre : la terre autre n’est que la matière. […] La dite matière, par la gentilité, était attribuée à Junon, laquelle est encore entendue comme étant la terre même, autrement dit la matière, tout comme Jupiter pour eux représentait la forme […]. Qui donc connaît intrinsèquement Héra, et qui a connaissance des éthérés et inestimables trésors qui sont cachés en elle, ainsi qu’il en est du vrai mage, celui-là peut et doit, méritoirement et proprement, s’appeler héros bienheureux.» (pp. 59 et 60)

«Dès que cette divine vertu, en s’infusant dans les individus de chaque espèce, a donné la vie, l’être, la forme et la permanence à ceux-ci, en ce même instant elle perd sa nature universelle ; et se renfermant dans les individus formés, faite particulière, elle retient seulement la force et la nature de telle herbe ou de tel animal, ou encore de tel métal, ou de toute autre chose que ce soit, par elle formée. C’est ainsi qu’elle est vainement et inutilement recherchée hors du centre, dans le centre contenu. Ce centre est le déjà dit antre de Mercure, et l’esprit n’est autre que le don en lui déposé ; et il est finalement Mercure lui-même, fils de Maïa, entendue comme la terre elle-même dans l’antique théologie.» (pp. 69 et 70)

«Que se stupéfie le géomètre, anxieux du mode de retrouver la jamais connue quadrature du cercle, en voyant, dans notre magie, le même cercle être au carré totalement égal. C’est pourquoi quiconque, hors de cette magie, tente honnêtement de parvenir à cette égalité, vainement et inutilement (selon notre opinion) se fatigue, avec Archimède, Orontius et d’autres encore.» (p. 96)

«Il se lit, chez les mages antiques, que le faire de la dite pierre n’est rien d’autre que faire le monde. Le héros, formant donc sa pierre héroïque, obtient, de la Sapience divine et incréée, la faculté de l’imiter dans la création de l’univers.» (p. 102)

«Les Hébreux contemplatifs disaient que par le ciel, il convenait d’entendre cette ligne verte, laquelle circonscrit l’univers.» (p. 107)

«L’universelle conclusion des savants est icelle : alors que notre premier parent, par divin commandement, donna d’abord leur nom à toutes les choses qui dans l’univers se retrouvaient, il ne les nomma point au hasard ; au contraire, découvrant en ceci le don de la parfaite sapience à lui concédé par Dieu, avec une telle propriété et avec un tel mystère il imposa à chacune son nom, que, de ce nom, les savants eux-mêmes peuvent tirer entendement vrai et avoir connaissance particulière de l’essence, de la vertu et de la nature de la chose nommée, nous rendant ainsi, avec l’aide de la mystérieuse kabbale, de tels noms et définitions clairs et intelligibles.» (p. 110)

«[L’eau], en irriguant et fécondant suavement cette terre, en elle excite et meut la vertu végétative, de laquelle est indice manifeste la couleur verte, qui apparaît là nouvellement, au milieu de la couleur noire et ténébreuse de l’éclipse des deux luminaires, c’est-à-dire de la corruption née de leur conjonction. La couleur verte est symbole de l’âme végétative et, tout ensemble, de la nature universelle ; ce pourquoi criait un antique héros : “Ô viridité bénie, toi qui engendres toutes les choses !”, puisque, réellement, ne peut exister de génération, pas même de végétaux, ni d’animaux, mais pas même de métaux, là où n’est point la couleur verte ; et à ce mystère très caché fit allusion, par aventure, le sapientissime Salomon dans le trente-deuxième chapitre de l’Ecclésiastique, en disant : Sicut in fabricatione auri signum est smaragdi (et voici la viridité dorée), ita numerus musicorum et ce qui suit [“De même que dans la fabrication de l’or est le signe de l’émeraude, de même le nombre des musiciens etc.”].» (pp. 158 et 159)

«De necros, qui veut dire “mort”, elle est dite nécromancie, et encore néciomancie, et sciomancie [“divination par les ombres”], en raison de l’évocation des esprits, qui se fait des corps morts, puisque la perfection du magistère héroïque consiste dans la conjonction des esprits séparés et dépurés avec leurs corps morts et subtilisés (et voici la mal entendue palingénésie de Pythagore), desquels esprits magiques, humains et naturels, nous entendons et traitons seulement, et non des coupables et faux démons.» (p. 208)

«[Ce] sont les gemmes et pierres précieuses, dont la céleste force et l’infinie vertu furent déjà commentées par Orphée, Aristote, Albert le Grand, Galien, Dioscoride, Pline, et maints autres Anciens et Modernes, mais nul d’entre eux ne voulut, ou ne sut, jamais ouvertement révéler que les dites vertus et admirables propriétés se trouvent, non dans les pierres produites dans la nature par la voie ordinaire, mais seulement en celles que la nature forme par les mains du héros, avec l’aide puissante de la magie naturelle.» (p. 235)

«Le froment comprend quatre éléments, lesquels ont pareillement corps, esprit et âme : le corps est la partie visible du froment, l’esprit et l’âme en sont la partie invisible, c’est-à-dire la vertu et l’essence de celui-là. Toutefois, le pain étant mangé, non tout de lui se convertit en nutrition et en substance, mais seulement la dite essence, le restant, c’est-à-dire le corps, passant sans aucune utilité dans les excréments. Donc, c’est seulement dans l’esprit et dans l’essence des éléments que consiste la vertu vitale, productrice et conservatrice de l’homme et de toutes les choses créées. Or, cette essence et cet esprit, moyennant l’art spagirique, par le héros étant rendus manifestes, d’occultes qu’ils étaient, et puis réduits par la puissance à l’acte, ont alors coutume de se restreindre en une très petite quantité, de manière telle, que tout ce qui serait nécessaire pour essentifier, animer et donner l’être à un sac de blé, ou encore, et de façon plus appropriée, à combien de terre il serait nécessaire pour la production de ce blé, n’excédera pas, parvenu à sa magique perfection finale, le poids d’une once ; et ce que nous disons du blé, nous l’entendons mêmement des autres végétaux, animaux et minéraux. Étant maintenant posé le fondement d’une telle vérité, personne de jugement sain ne saurait contester qu’il est possible, voire très facile, pour le héros, en laissant totalement le reste, de vivre parfaitement et longuement grâce au seul usage de la susdite essence, laquelle est appelée avec le nom particulier de première entité de l’or.» (pp. 242 et 243)

«La parfaite médecine est corps stellaire, séparé de l’impur et crasseux corps élémentaire.» (p. 259)

«L’homme est fait à la ressemblance d’une lanterne ardente, dont l’huile est l’humeur radicale et dont la mèche est l’esprit vital. Tant que se conservent ces deux parties, se maintient pareillement allumée en lui la lumière de la vie. Mais si vient à manquer l’une des deux parties, il convient nécessairement que vienne à manquer et s’éteigne la dite lumière vitale. Néanmoins, tout comme, [quand] s’éteint la lumière de la lanterne réelle par manque d’huile, on peut, alors que cette lumière n’est point totalement expirée, la ranimer et renflammer nouvellement par une adjonction d’huile, de même peut faire le mage pour la lanterne humaine, c’est-à-dire de l’homme, à qui v[ie]nt à manquer, par un quelconque accident, l’huile de l’humeur radicale, en qui réside l’esprit vital, lui rajoutant de cette huile, et autant qu’il suffit pour rallumer, aviver la lumière moribonde de la vie et la reconduire à son premier état. Et ainsi la nature, ayant retrouvé sa prime vigueur, détient la force de rejeter rapidement l’horreur de la mort et les ennuyeuses ténèbres d’une quelconque infirmité ; ce qu’à faire n’est suffisante la médecine vulgaire, ne pouvant somme toute mettre bas dans l’homme nul autre effet que celui que produirait l’eau, à la place de l’huile, versée dans la lanterne, laquelle, étant ennemie du feu, n’apporterait à icelle nul autre bénéfice que de la dégraisser.» (pp. 262 et 263)

«Les mêmes principes sont requis et interviennent dans la génération de l’or, c’est-à-dire le soufre chaud et sec, semence masculine, forme et cause efficientes ; le vif-argent, matière, semence féminine, froide et humide, et cause matérielle ; et le lieu déterminé, dans les viscères de la terre, sans quoi les deux principes ne peuvent se réduire en acte.» (pp. 293 et 294)

«Seulement l’or et le vif-argent magiques sont puissants à engendrer le parfait or métallique, étant ceux-ci crus et vivants et, en somme, la propre forme et matière du même.» (p. 307)

«Les misérables alchimistes […] ne tirent nul autre fruit, en échange de leur obstination, sinon les cinq F, à eux décernés par Nazari, et qui sont : Faim, Froidure, Fétidité, Fatigue et Fumée.» (p. 309)

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