Écrit par : Platon
Titre : Dialogues suspects
Date de parution : 1962
Éditeur : Les Belles Lettres
 
 

Platon, Dialogues suspects [Œuvres complètes, t. XIII, 2], Les Belles Lettres, Paris, 1962, XIV + 190 pp.

Dans l’ensemble, on lit sans déplaisir ces dialogues, Second Alcibiade, Hipparque, Minos, Les Rivaux, Théagès et Clitophon.

Notons en particulier, dans le Théagès, le passage (128d et ss.) qui s’étend sur le rôle et l’efficacité du démon de Socrate, qui aurait notamment prédit le terrible désastre de l’expédition sicilienne, emmenée en 415 avant J.-C. par Alcibiade.

«Il m’a tout l’air, Alcibiade, d’être un homme sensé, ce poète qui affligé, sans doute, d’amis raisonnables, leur voyant faire et souhaiter des choses qui ne convenaient nullement, bien qu’ils fussent persuadés du contraire, composa une prière identique pour tous, dont voici à peu près les termes : “Zeus roi, les biens que nous demandons ou que nous dédaignons, donne-les nous : les maux, même demandés, écarte-les”.» (Second Alcibiade, 142e et 143a)

Une variante platonicienne du célèbre dicton «science sans conscience n’est que ruine de l’âme» :

«À vrai dire, la possession des autres sciences, si avec elles on n’a aussi celle du Bien, risque d’être rarement utile et d’être, au contraire, le plus souvent nuisible à qui en jouit.» (Ibid., 144d)

«C’est une espèce d’énigme : telle est, du reste, la manière de ce poète [Homère] et de presque tous les autres. Par nature, toute poésie est, en effet, énigmatique, et il n’est pas donné à n’importe qui d’en saisir le sens. De plus, outre ce caractère naturel, quand elle s’empare d’un homme jaloux et qui, loin de vouloir découvrir, veut cacher le plus possible sa sagesse, on ne saurait croire combien il paraît difficile de comprendre la pensée de ces hommes.» (Ibid., 147b et c)

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