Écrit par : Platon
Titre : Parménide
Date de parution : 1974
Éditeur : Les Belles Lettres
 
 
 

Platon, Parménide [Œuvres complètes, t. VIII, 1], Les Belles Lettres, Paris, 1974, XX + 115 pp.

Que dire de ce curieux traité de Platon qui, soyons honnête, nous laisse complètement indifférent ? Car «l’abstruse argumentation qui fait la grosse partie du Parménide» (p. XIII), et qui porte sur les fameuses idées ou formes platoniciennes, avant tout sur l’Un, contentera peut-être les logiciens, mais laissera de marbre ceux qui cherchent du plus concret. Voici comment le traducteur, Auguste Diès, en résume le sujet :

«Affirmation de l’Un et conséquences de cette affirmation, soit pour l’Un, soit pour tout ce qui n’est point l’Un ; négation de l’Un et conséquences de cette négation, soit pour l’Un lui-même, soit pour tout ce qui est autre que l’Un.» (p. 31)

Bien que le Parménide ait été abondamment commenté par les Anciens comme par les Modernes, il nous semble devoir y reconnaître un traité purement exotérique – sauf erreur évidemment ; car l’extrait suivant sous-entend peut-être, au traité, un sens qui nous échappe :

«Il ne sied point de discourir sur de tels sujets devant un public […]. Le public, en effet, ignore totalement que, faute d’avoir ainsi exploré toutes les voies en tous les sens, on ne saurait rencontrer le vrai de manière à acquérir l’intelligence.» (136d)

À côté du vieux Parménide et de Zénon, Platon met en scène un jeune Socrate :

«Tu es jeune encore, Socrate, aurait dit Parménide, et pas encore saisi par la philosophie, de cette ferme emprise dont, je le compte bien, elle te saisira quelque jour, le jour où tu n’auras mépris pour rien de tout cela.» (130e)

Parmi les personnages secondaires du dialogue, le plus jeune est un certain Aristote : il est le principal interlocuteur de Parménide. Clin d’œil de Platon à son plus célèbre disciple, souvent vu comme un «dissident» ?

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