Écrit par : Euripide
Titre :  Fragments
Date de parution : 1998
Éditeur : Les Belles Lettres
 
 
 
 

Euripide, Fragments, Aigeus-Autolykos, Les Belles Lettres, Paris, 1998, LXXXIV + 350 pp.

 

Euripide a écrit 92 pièces dont seules 18 nous sont parvenues intégralement. Cependant, l’Antiquité nous a laissé une très grande quantité de citations et d’informations générales sur les pièces perdues. Les Professeurs François Jouan et Herman Van Looy les ont rassemblées dans pas moins de quatre volumes (tome VIII, parties 1 à 4). Chaque tragédie perdue est soigneusement reconstituée et située dans le temps, autant que faire se peut, et les fragments conservés sont placés dans un ordre plus ou moins probable.

Le résultat final est impressionnant : le lecteur se sent plus proche que jamais d’Euripide ; il goûte avec plaisir ces vers qui, par leur abondance, lui donnent presque l’illusion que nous est parvenue l’œuvre intégrale d’Euripide !

Dans ces volumes, les pièces sont classées en ordre alphabétique, plus exactement d’après leur titre grec (ce qui explique que la dernière tragédie de la série s’intitule Chrysippos).

Ci-dessous quelques citations tirées du premier des quatre volumes :

«Des richesses, voici la plus précieuse : trouver une noble épouse.» (p. 182)

«On dit, vois-tu, que la Justice est fille de Zeus et qu’elle siège auprès de la faute (ou : du péché, ¡mart…aj) humaine.» (p. 183)

«Il n’existe d’autre sanctuaire de la [déesse] Persuasion que la parole et son autel se trouve dans l’être humain.» (p. 209)

«Grâce au jugement d’un homme les cités sont bien gouvernées, tout comme les maisons prospèrent, et pour la guerre aussi il a une grande importance. Car une seule décision sage triomphe d’une multitude de bras. L’ignorance qui accompagne la foule est au contraire le plus grand des fléaux.» (p. 252)

«La parure du silence est le titre de gloire d’un homme de bien ; ce bavardage à tort et à travers procure un certain plaisir, mais nuit à la société et il affaiblit l’État.» (p. 254)

«Heureux qui possède la science issue de l’exploration, qui ne cherche pas à nuire à ses concitoyens ni ne s’élance vers des actions injustes, mais qui scrute l’ordre immuable de la nature éternelle, par quelle voie elle s’est formée, d’où elle provient et comment. Chez ceux qui ont cette passion jamais ne s’installe la pratique d’actions honteuses.» (p. 271)

«Tu crois pouvoir triompher un jour de l’intelligence divine et tu penses que la justice habite quelque part loin des mortels. Mais elle est tout près, elle voit sans être vue ; elle connaît celui qu’elle doit châtier. Mais toi, tu ne sais pas quand soudain elle viendra perdre les méchants.» (p. 302)

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