Écrit par : André Charpentier
Titre :  Les Mystères du
Panthéon romain.
L'Ésotérisme de Virgile
Date de parution : s. d.
Éditeur : s. l.
 
 
 
 

André Charpentier, Les Mystères du Panthéon romain, L’Ésotérisme de Virgile, s.l.n.d., 156 pp.

Voici une étude bien intéressante et profonde sur le célèbre Panthéon de Rome ! Son originalité réside dans le rapprochement entre, d’une part, les particularités architecturales du monument, plus exactement ses structures rectangulaire, circulaire et triangulaire, et, d’autre part, la structure des trois grandes œuvres poétiques de Virgile, respectivement les Géorgiques, l’Énéide et les Bucoliques.

Il ne faut pas nécessairement être un connaisseur de la langue latine, ni un grand mathématicien, pour saisir l’essentiel des raisonnements de l’auteur, bien que les développements de nature arithmétique ou géométrique demandent souvent une attention soutenue.

L’auteur connaît bien la Tradition en général, en particulier dans son expression pythagoricienne, sans oublier Dante et Guénon, parmi bien d’autres auteurs, ce qui ne se s’exprime pas toujours par des références éruditement citées en note ; nous n’en constatons pas moins, pour de nombreuses affirmations, qu’elles s’appuient sur des sources sûres.

Parfois, cependant, un peu plus de précision dans l’expression aurait été souhaitable : à la p. 61, n. 2, il n’est pas tout de suite clair quel est «ce chant» qui contient «90 vers» (il faut pour cela consulter une édition de Virgile) ; à la p. 83, sous l’image intitulée Noces chymiques est ajouté le nom de Christian Rosenkreutz, ce qui est un peu curieux, en ce sens qu’il s’agit, à notre connaissance, d’une illustration tirée non du célèbre ouvrage rosicrucien, mais du Rosaire des philosophes ; à la p. 108, la déesse Artémis est qualifiée de «sœur jumelle d’Athéna», ce qui, du point de vue purement mythologique, est contestable et aurait donc mérité, à l’endroit même, une petite explication.

Mais tout cela, nous en convenons, sont des broutilles quant à l’essentiel ; et cet essentiel mérite d’être pesé par tous ceux qui s’intéressent à l’architecture traditionnelle, et plus globalement aux idées traditionnelles.

Nous avons été frappé, pour une raison bien précise, par l’affirmation suivante : «Les 4 chants des Géorgiques comptent en tout 2178 vers. Ceux-ci se trouvent divisés en deux parties égales par une ligne de séparation très nette située au vers 33 du chant III.» (p. 39) Et l’auteur ajoute : «Le contexte décrit un temple idéal dédié à Auguste.» (p. 39, n. 2) Or les éditions Beya espèrent publier prochainement une petite étude sur la Basilique pythagoricienne de la Porte Majeure, monument auquel Monsieur Charpentier se réfère fréquemment dans son ouvrage, et qui serait, lui aussi, à mettre en rapport direct avec Virgile, et plus précisément avec ce «temple idéal».

Quelques autres citations pour conclure :

«Achever, dans la langue des Maçons, c’était mener le monument à son chef, au sens de “couronnement”. D’où le sens profond du terme “chef-d’œuvre”, qui représente la clé de voûte du métier.» (p. 64, n. 3)

«Ce processus d’immortalisation, que Dante nomme trasumanar, “dépasser la condition humaine”, est le thème fondamental de toute mythologie.» (p. 72)

«Regere imperio populos : “Mener les hommes dans la Voie droite, au nom d’une Autorité sacrée” (Énéide, VI, vers 851).» (p. 88, cf. pp. 148 et 149)

«On semble n’avoir jamais remarqué que ce genre d’hiérogamie [au sens d’“échange d’attributs”] se retrouve dans l’alphabet grec. En effet, sa troisième lettre, le Gamma, est en forme d’équerre (quaternaire), alors que la quatrième, le Delta, est triangulaire, comme le compas.» (p. 148, n. 2)

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