Écrit par : Claude Carrier
Titre :  Textes des Pyramides
de l'Égypte ancienne
Date de parution : 2009
Éditeur : Cybèle
 
 
 
 
Claude Carrier, Textes des pyramides de l’Égypte ancienne, Cybèle, Paris, 2009, tomes I-II-III, L pp. + 1820 pp.
 

Depuis quelques années, Monsieur Carrier et les éditions Cybèle mettent à la disposition à la fois des spécialistes et des amateurs de l’Égypte un grand nombre d’anciens textes égyptiens dans leur intégralité ; des spécialistes, car la disposition des textes (dans ce cas-ci, sur les parois des pyramides) est soigneusement indiquée et référenciée, et les hiéroglyphes ont été entièrement translittérés, de sorte que le lecteur familiarisé avec la langue égyptienne peut en vérifier le contenu ; des amateurs, car une traduction intégrale, assez littérale mais accessible, fait face au texte original translittéré.

On devine aisément le travail colossal qui se cache derrière cette volumineuse publication, et on ne peut que féliciter Monsieur Carrier et les éditions Cybèle pour l’heureux résultat obtenu. Certes, les inévitables coquilles sont présentes – signalons, par exemples, que le nom du pharaon Ounas s’est indûment infiltré à trois reprises dans les textes de Téti et de Pépy Ier (t. I, pp. 227 et 259 ; t. II, p. 799) – mais tout cela est bien peu de choses à côté de l’essentiel.

Le vaste recueil dont il s’agit ici réunit, en six tomes, les textes apparaissant dans les pyramides depuis la fin de la Ve dynastie (vers 2350 avant J.-C.), ainsi que dans des monuments funéraires allant de la XIIe  à la XVIIIe  dynastie, puis de la XXVe à la XXVIIe dynastie (jusqu’à 500 avant J.-C.).

Les textes nous renseignent sur le sort réservé aux pharaons ou notables décédés, sur leurs espérances, craintes, démarches, luttes, etc. On trouvera de nombreux points communs avec le célèbre Livre des morts : formules magiques et répétitives, allusions à la mythologie égyptienne. Le lecteur ne doit pas s’attendre à un récit continu ; c’est un enchaînement d’exhortations, souhaits, invitations, avertissements, rappels, etc., très souvent sans rapport apparent entre eux.

Voici des citations glanées çà et là, dans les trois premiers tomes :

«Osiris et Isis, allez et proclamez aux dieux de Basse Égypte et à leurs Bienheureux : “Ledit Ounas est donc venu, Bienheureux de l’Impérissable, adoré en effet à cause du Nil ; adorez-le, Bienheureux qui êtes dans les eaux ! Celui dont il désire qu’il vive, c’est lui qui vivra ! Celui dont il désire qu’il meure, c’est lui qui mourra !”» (t. I, p. 75)

«Que ledit Téti s’empare de Hou [le Verbe] ! Que lui soit apportée l’éternité-neheh ! Que Sia [le Discernement] soit établi pour ledit Téti à ses pieds !» (t. I, p. 303)

«Tes os ne seront pas détruits et ta chair ne souffrira pas, Téti ! Tes membres ne se sépareront pas de toi, parce que tu es en vérité l’un des dieux !» (t. I, p. 361)

«Nout [le Ciel], tombe sur ton fils, l’Osiris Pépy !» (t. II, p. 455)

«Tu n’as pas de pères humains et… tu n’as pas de mères humaines : ton père est le Grand Taureau sauvage et ta mère une jeune fille !» (t. II, p. 465)

«Elle [Nout] te protègera, elle empêchera que tu languisses, elle te donnera ta tête, elle rassemblera pour toi tes os et elle t’apportera ton esprit dans ton corps.» (t. II, p. 473)

«Ce sont tes deux sœurs [Isis et Nephthys], grandes et imposantes, qui ont regroupé tes chairs, qui ont rattaché tes membres et qui ont fait apparaître tes deux yeux dans ta tête.» (t. II, p. 491)

«Ah, ledit Pépy, redresse-toi sur tes os de bronze et tes membres d’or, car ce corps qui est tien appartient à un dieu !» (t. II, p. 549)

«Ah, Osiris Pépy, tu es le dieu puissant et unique !» (t. II, p. 681)

«Trouve-toi une colonne vertébrale derrière toi comme celle d’un chien sauvage !» (t. II, p. 719)

«À chaque fois que tu montes vers le ciel, c’est comme les faucons, car tes plumes sont comme celles des oiseaux !» (t. II, p. 745)

«Ceux qui sont dans la Douat [l’Enfer] ont recouvré leur corps… ils ont ouvert leurs oreilles à la voix dudit Pépy.» (t. II, p. 853)

«C’est Pépy que le sang issu de Rê et la sueur issue d’Isis !» (t. II, p. 929)

«C’est avec le lait des deux vaches noires, les deux nourrices des Bas [Âmes] d’Héliopolis, que Méryré s’est allaité !» (t. II, p. 1087)

«Remplis-toi de l’huile sortie de l’Œil de Horus ! Remplis-t’en afin qu’elle remplisse tes os, qu’elle rassemble pour toi tes membres, qu’elle regroupe pour toi tes chairs et qu’elle enlève ta transpiration mauvaise ! (t. III, pp. 1301 et 1303)

«Ô Pépy Néferkarê que voici, tu n’as pas de père qui t’ait engendré parmi les hommes et tu n’as pas de mère qui t’ait enfanté parmi les hommes !» (t. III, p. 1499)

«“Je suis ta sœur qui t’a aimé !” a dit Isis et a dit Nephthys quand elles t’ont pleuré et quand elles t’ont réveillé !» (t. III, pp. 1783 et 1785)

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