Écrit par : George Ripley
Titre :  Les Douze Portes
Date de parution : 1979
Éditeur : Éditions de la Maisnie

 

George Ripley, Les Douze Portes, La Vision, Traité du mercure et de la pierre des philosophes, introd. et notes B. Biebel, Éd. de la Maisnie, 1979, 144 pp.

L’Anglais Ripley (ou Riplée), chanoine régulier de Bridlington, décédé en 1490, dédia son ouvrage au roi Édouard IV. Chacun des douze chapitres est consacré à une opération : calcination, dissolution, séparation, etc.

«Tout ce qui est nécessaire à l’art, il semble le décrire avec grand soin dans Les Douze Portes», écrit Maïer à son sujet dans La Table d’or ; et il ajoute : «Assurément, on n’accordera l’entrée [des portes] qu’aux intimes. Mais l’auteur n’abandonne pas tout à fait celui jusque-là conduit ; il donne partout bon nombre d’avertissements concernant l’acquisition des clefs.»

Voici quelques extraits :

«Au commencement, Dieu créa toutes choses de rien, en une masse confuse contenant en soi toutes choses indifféremment, de laquelle il fit une claire distinction en six jours. Or il doit en être ainsi dans notre magistère, car il a sa source en une seule chose ; aussi les philosophes l’appellent-ils petit monde, un et triple, magnésie, soufre et mercure, proportionnés par Nature.» (p. 37)

«Prends garde comme la glace se résout en eau, car elle était eau auparavant ; par même moyen derechef notre terre est réduite en eau, et l’eau par la terre est congelée, à tout jamais, car selon les philosophes tout corps métallique a été autrefois eau minérale.» (p. 56)

«L’eau est le soleil de vie de toutes choses qui sont subsistantes en ce monde, car de l’eau chaque chose a son commencement, comme il se remarque aux femmes qui, avant d’accoucher, se délivrent par les eaux qu’elles rendent, si toutes choses vont bien, qui s’appellent “albron”, lesquelles découlent premièrement d’elles avant l’enfantement, non sans de grandes douleurs.» (p. 83)

«Ainsi en un seul verre nous changerons de nouveau une chose en autre, c’est-à-dire en leur mère qui est l’eau, quand ils [les minéraux] sont transformés.» (p. 85)

«L’eau est la première matière de toutes les choses qui naissent ou qui s’engendrent dans le monde. […] L’origine de toutes choses naissantes ou croissantes se fait par le moyen de l’eau. Cependant, ne croyez pas cela de l’eau commune, mais de cette eau qui est la matière de toutes les choses naturelles et de laquelle chacune d’icelles est produite en son genre.» (p. 124)

«Vous voyez donc pour quelle raison notre eau est appelée la première matière et le sperme des métaux, puisque c’est d’elle que tous les métaux sont engendrés, et par conséquent vous avez besoin d’elle au commencement, au milieu et à la fin de votre opération, puisqu’elle est la cause de toute génération, vu que par sa congélation elle se convertit en toute sorte d’espèces de métaux, c’est-à-dire en la première matière de leurs espèces. C’est pourquoi on l’appelle le sperme des métaux, et l’eau de vie métallique, d’autant qu’elle donne la santé et la vie aux métaux malades et à ceux qui sont morts.» (pp. 128 et 129)

 

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