Écrit par : Platon
Titre : La République (VIII-X)
Date de parution : 1973
Éditeur : Les Belles Lettres
 
 
 

Platon, La République (VIII-X) [Œuvres complètes, t. VII, 2], Les Belles Lettres, Paris, 1973, 125 pp.

Le huitième livre mériterait d’être étudié par les historiens et les politiciens ; il décrit la dégénérescence progressive de l’État idéal, monarchique ou aristocratique, d’abord en timocratie (où la recherche des honneurs prédomine), puis en oligarchie, ensuite en démocratie, enfin en tyrannie. Le programme semble d’une actualité criante :

«De l’extrême liberté naît la servitude la plus complète et la plus atroce.» (564a)

À chacun de ces gouvernements correspond un type d’homme. L’état d’esprit démocratique et le tyrannique constituent les deux degrés les plus bas, car c’est la partie inférieure de l’esprit, la ™piqum…a ou la recherche des plaisirs et de l’argent, qui commande alors à l’individu. Ainsi, le tyran est l’homme le plus injuste et le plus malheureux qui soit ; ce sujet est plus particulièrement développé dans l’avant-dernier livre de La République.

«Si donc nous voulons qu’un tel homme soit régi par une autorité semblable à celle qui gouverne l’homme supérieur, n’exigerons-nous pas qu’il se fasse l’esclave de cet homme supérieur chez qui l’élément divin commande ? Mais, au lieu de penser pour cela que son obéissance doive tourner au préjudice de l’esclave […], nous croyons au contraire qu’il n’est rien de plus avantageux à chacun que d’être gouverné par un être divin et sage, soit que ce maître habite au-dedans de nous-même, ce qui serait le mieux, soit au moins qu’il nous gouverne du dehors.» (590 c et d)

Enfin, le dixième et dernier livre contient l’impressionnant récit d’Er le Pamphylien, improprement appelé «le mythe d’Er». En réalité, il s’agit d’un témoignage historique sur l’autre monde, notamment sur le jugement et les châtiments qui y attendent les hommes décédés. Er, fils d’Arménios, était tombé sur le champ de bataille ; son corps ne fut ramassé, en bon état, que dix jours plus tard ; il se réveilla sur le bûcher où, le douzième jour, on s’apprêta à brûler les cadavres. Il put alors décrire tout ce qu’on lui avait permis d’observer dans l’au-delà, entre autres la manière dont chaque esprit, avant de venir dans ce bas monde, choisit librement le destin qu’il y subira.

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