Écrit par : Jean Mangin de
Richebourg
Titre : Bibliothèque des philosophes
chimiques
Date de parution : 2003
Éditeur : Beya
 

J. M. de Richebourg, Bibliothèque des philosophes chimiques, Beya, Grez-Doiceau, 2003, t. II, 672 pp.

Le second tome de cette nouvelle édition de la Bibliothèque contient des traités de Basile Valentin, Limojon de Saint-Didier, Crassellame, Irénée Philalèthe, Rouillac, Esprit Gobineau de Montluisant, Hermophile et plusieurs autres. Parmi les perles, nous retenons notamment le Triomphe hermétique de Limojon de Saint-Didier, l’Entrée ouverte du palais fermé du roi de Philalèthe et les Énigmes de Gobineau de Montluisant.

Quelques extraits :

« Si l’esprit habite le corps, il ne s’ensuit pas de là qu’ils soient liés ensemble, bien qu’ils soient en paix et qu’ils n’aient rien de discordant l’un de l’autre. Car ils ont encore besoin d’un lien plus fort, à savoir de l’âme pure, noble et incompréhensible, qui puisse les lier tous deux fermement, leur garantir de tous les dangers et les défendre contre tous leurs ennemis. Car, quand l’âme se sépare, il n’y a plus de vie et il n’y a aucune espérance de la recouvrer. Voilà pourquoi une chose sans âme est grandement imparfaite. » (p. 14)

« Si quelqu’un d’entre le vulgaire ne parvient pas à la fin de cet art, cela ne doit point surprendre, quoique sa matière soit devant les yeux de tous les hommes, qui la voient sans la connaître et qui l’emploient à d’autres usages qu’à celui qui lui est véritablement propre. Ils ignorent que ce trésor est environné de ténèbres, que cet or très pur est comme anéanti dans la rouille et dans la boue et que la nature le cache de la sorte par la volonté du Tout-Puissant. Au nom seul de mercure, les sages philosophes connaissent ce trésor et l’ont présent à leurs yeux. Tout spirituel et invisible qu’il est, néanmoins, il est matériel et palpable. C’est une vierge très chaste, qui n’a point connu d’homme. » (pp. 85 et 86)

« À cause de la malice des hommes, ce mystère de la nature n’est pas découvert à beaucoup de gens, quoique sa matière soit continuellement devant les yeux de tout le monde et qu’elle soit vivante ». (p. 110)

« Les philosophes m’ont donné le nom d’azoth ; les Latins me marquent par a et z ; les Grecs, par alpha [a] et oméga [o] ; les Hébreux, par aleph [a] et thau [th] ; et tous ces différents noms font ensemble azoth. » (p. 120)

«  Cela a donné lieu à l’erreur d’un grand nombre d’artistes qui, sous le nom d’universalistes, rejettent toute matière qui a reçu une détermination de la nature, parce qu’ils ne savent pas détruire la matière particulière pour en séparer le grain et le germe, qui est la pure substance universelle, que la matière particulière renferme dans son sein et à laquelle l’artiste sage et éclairé sait rendre absolument toute l’universalité qui lui est nécessaire, par la conjonction naturelle qu’il fait de ce germe avec la matière universalissime, de laquelle il a tiré son origine. Ne vous effrayez pas à ces expressions singulières ; notre art est cabalistique. » (pp. 151 et 152)

« Le moyen de faire descendre cette eau du ciel est certes merveilleux. Il est dans la pierre, qui contient l’eau centrale, laquelle est véritablement une seule et même chose avec l’eau céleste, mais le secret consiste à savoir convertir la pierre en un aimant qui attire, embrasse et unisse à soi cette quintessence astrale, pour ne faire ensemble qu’une seule essence, parfaite et plus que parfaite, capable de donner la perfection aux imparfaits après l’accomplissement du magistère. » (p. 172)

« La connaissance de ce grand secret est plutôt un don du ciel qu’une lumière acquise par la force du raisonnement. Qu’il lise cependant les écrits des philosophes, qu’il médite et, surtout, qu’il prie ; il n’y a point de difficulté qu’il ne soit enfin éclairci par le travail, par la méditation et par la prière. » (p. 193)

« Pour le Bélier et le Taureau, ainsi que les Jumeaux, qui sont en œuvre, l’un au-dessus de l’autre, et qui règnent au mois de mars, d’avril et de mai, ils apprennent que c’est dans ce temps-là que le sage alchimiste doit aller au-devant de la matière et la prendre à l’instant qu’elle descend du ciel et du fluide aérien […]. Dans cet état, vous l’avez universelle et non-déterminée, d’autant que vous l’aurez prise auparavant qu’elle soit attirée par les aimants des individus spécifiques et qu’elle soit spécifiée en iceux. » (pp. 524 et 525)

« Les deux lignes [de la croix], haute et basse, représentent le feu céleste et la terre et les deux autres lignes, transversantes, signifient l’air et l’eau. » (p. 529)

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