Louis Cattiaux, La Vierge germinante 
dans la splendeur du vert

 

« Vert était le manteau de l’envoyé de Dieu »

La couleur verte est le résultat du mélange du bleu et du jaune[1]. Dans l’échelle des couleurs, nous trouvons le vert à égale distance du bleu céleste et du rouge infernal comme à l’intersection de ces deux couleurs. À la fin de la nuit, juste avant le jour, à ce moment précis, les deux couleurs se mélangent, et, le temps d’un instant, le vert jaillit.

Vert était, dit-on, le manteau de l’Envoyé de Dieu. Dans la tradition musulmane, cette couleur constitue l’emblème du Salut, et son envoyé s’appelle al-Khidr, ou Khidr, qui veut dire « le vert » ou « le verdoyant » ; il est le patron des voyageurs, et il incarne la providence divine. La tradition veut qu’il ait construit sa maison au point extrême du monde, là où se touchent les deux océans, céleste et terrestre.[2] Celui qui rencontre Khidr ne doit pas lui poser de question, mais se soumettre à ses conseils, quelque extravagants qu’ils puissent paraître.

Khidr se retrouve dans d’autres traditions sous d’autres noms.

Le prophète Élie lui est parfois comparé. On peut voir dans la cathédrale de Bourges un vitrail où le prophète Ézéchiel porte sur ses épaules saint Jean  vêtu de vert, ils symbolisent, à eux deux, la continuité et la transmission entre l’ancien et le nouveau testament. L’homme vert est identifié dans la Bible à Melchisédeq : 

Ce Melchisédeq, roi de Salem, prêtre du Dieu très haut […] est d’abord, selon la signification de son nom, roi de justice, ensuite, roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix, qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie.[3]

D’Eckhartshausen explique très clairement quel est le rôle de ce mystérieux personnage :

Melchisédeq fut le premier Prêtre-Roi ; tous les vrais prêtres de Dieu et de la nature descendent de lui, et Jésus-Christ Lui-même se joignit à lui, comme prêtre « selon l’ordre de Melchisédeq.» מלכי צדק  (Melchi-Tsédeq) signifie littéralement « l’instructeur dans la vraie substance de vie et dans la séparation de cette véritable substance de vie d’avec l’enveloppe destructible qui l’enferme.»

Un prêtre est un séparateur de la nature pure d’avec la nature impure ; un séparateur de la substance qui contient tout, d’avec la matière destructible qui occasionne la douleur et la misère. Le sacrifice, ou ce qui a été séparé, consiste dans le pain et le vin.

Pain veut dire littéralement la substance qui contient tout, et vin la substance qui vivifie tout.

Ainsi, un prêtre selon l’ordre de Melchisédeq est celui qui sait séparer la substance qui contient tout et vivifie tout, de la matière impure ; et qui la sait employer comme un vrai moyen de réconciliation et de réunion pour l’humanité tombée, afin de lui communiquer la vraie dignité royale ou la puissance sur la nature, et la dignité sacerdotale ou le pouvoir de s’unir par la Grâce aux mondes supérieurs. Dans ce peu de mots est contenu tout le mystère du Sacerdoce de Dieu, la suprême vocation du prêtre.[4]

À propos du personnage de Melchisédeq, Emmanuel d’Hooghvorst  écrit :

« Melchisédeq qui n’a ni père ni mère est le sacerdoce éternel, le vrai ; je vous souhaite de le rencontrer, comme Abraham car c’est lui qui transmet la bénédiction. Abraham ayant reçu de lui la bénédiction devient à son tour Melchisédeq et transmet à Isaac et ainsi de suite. Et transmettant la bénédiction, celui qui bénit ne perd absolument rien, parce que ce qu’il donne vient du ciel et pas de lui-même. C’est dans cette bénédiction que se révèle la première  matière. Revoyez à ce sujet dans le livre de la Genèse au chapitre 27, le verset 28 : … de la rosée du ciel et de la graisse de la terre…, tout est là, mon cher ami. » [5]

C’est à Melchisédeq que Cagliostro fait allusion quand il se dit noble et voyageur : « Je ne suis d'aucune époque ni d'aucun lieu… Me voici, je suis noble et voyageur; je parle et votre âme frémit en reconnaissant d'ancienne paroles ; une voix, qui est en vous, et qui s’était tue depuis bien longtemps, répond à l’appel de la mienne ; j’agis, et la paix revient en vos cœurs, la santé dans vos corps, l’espoir et le courage dans vos âmes. Tous les hommes sont mes frères ;  … Je ne suis pas né de la chair ni de la volonté de l'homme, je suis né de l'esprit. » [6] Recevoir la visite de cet envoyé correspond à recevoir la bénédiction.

Dans Le Message Retrouvé on lit :

Purifie nos cœurs par le feu de purgation et féconde-nous de ton amour céleste, par le moyen de ta grâce voyageuse, ô Magnanime donneur de vie.[7] 

Cette « grâce voyageuse » c’est le noble voyageur, c’est Gabriel (le mâle d’en haut, selon l’étymologie hébraïque), qui se manifeste, de préférence, au printemps.[8]

Ces « voyageurs » ont existé de tout temps, Emmanuel d’Hooghvorst écrivait à une amie à propos de ces personnages :

Les chrétiens n’admettent en général qu’une seule incarnation, celle de Jésus-Christ, en Palestine, il y a deux mille ans, tandis que la sagesse et les prophètes en général, loin de limiter ce mystère à Jésus-Christ, reconnaissent son universalité dans le monde et dans le temps, et disent en substance que le Verbe vient en tous ceux qui le reçoivent. Mais ici, il y a encore un mystère, comment vient-il ? Toujours de la même façon, par la Vierge terrestre, car il est bien évident qu’il ne peut s’incarner dans l’homme ordinaire souillé de péchés, mais généralement, lorsqu’il revient, il ne se laisse jamais reconnaître à l’apparence, et ceux qui l’apportent aux hommes ne se distinguent pas apparemment par une marque spéciale, et même, ils se présentent souvent dans le monde sous un aspect vil et méprisable, pour exercer la perspicacité des enfants de Dieu qui se distinguent ainsi des enfants du démon : chacun étant jugé par son propre jugement, personne n’a le droit de récriminer au jour du jugement dernier, quand ce qui était caché sera rendu manifeste pour tous.[9]

Ces messagers sont les porte-lumière de la Vérité, et leurs paroles sont vertes à l’image de tout ce qui vit ; la couleur verte est symbole de création. 

Ils sont les intermédiaires entre la terre et le ciel, entre le bas et le haut, entre le rouge et le bleu, entre les croyants et le Christ, à l’image de la Vierge terrestre qui porte l’enfant et qui permet, seule, l’accès à son fils.

Thomas Vaughan, dit Eugène Philalèthe, donne aussi une description de ce personnage vert qu’il semble avoir rencontré et dont la lumière devient son guide :

J’ai connu Sa lumière secrète, Sa bougie est ma maîtresse d’école.  […] C’était presque l’aube, ou le point du jour […] J’aperçus entre la lumière et moi une beauté toute divine très exquise […] elle était vêtue de fine soie lâche, d’un vert tel que je n’en avais jamais vu, car cette couleur n’était pas terrestre […] - Eugène, dit-elle, j’ai beaucoup de noms, mais celui qui m’est le meilleur et le plus cher est Thalie, car je suis toujours verte et ne fanerai jamais. [10]

Cette visite se passe la nuit, exactement au moment où Jacob lutta avec un ange dont il est parlé dans la Genèse: « Jacob resta seul ; et un homme lutta avec lui jusqu’au lever de l’aurore. »[11] Les sages d’Israël ont parfois appelé Jacob, « l’homme bleu », en hébreu, le tekelet (tlkt), qui vient d’une racine hébraïque qui signifie « peler », « écorcher ».[12] Jacob a vu l’échelle qui relie le ciel et la terre, autrement dit le bleu céleste et le rouge infernal. Comme nous l’avons écrit plus haut, à l’intersection de ces deux couleurs se trouve le vert. Nous pouvons donc supposer que Jacob, l’homme bleu, c’est-à-dire l’écorché, a vu lors de cette conjonction apparaître la couleur verte symbolisé par l’échelle.

Emmanuel d’Hooghvorst décrit cette terrible nuit initiatique en ces termes :

La nuit où se célèbre ce mariage-là, dont les livres sont pleins, la Dame émue dit : Voici le mari que j’ai reçu, barbe du ciel révélée à ma vue et coulant en son vase, quelle dot exquise, cet electrum ! un vent lié en un lieu. Quelle divine peur mais quel rare destin ! Un sot – leur nombre est infini – blâme cette nuit magique, car il ne devine ce bienfait d’Isis. S’il crut ce feu satanique, sa peur n’examine ce don du Nil qu’on a tant tu, et le fleuve d’Égypte demeure ignoré.[13]

Ceux parmi les hommes qui ont fait cette expérience ont trouvé la source de vie, et sont devenus des Hommes de Dieu ou des Serviteurs du Seigneur.

Une légende très explicite est racontée en Islam : Un jour, Khidr se promenait dans le désert, un poisson sec à la main, il rencontra une source dans laquelle il plongea le poisson, aussitôt il reprit vie ; Khidr comprit alors qu’il avait atteint la source de vie ; il s’y baigna et ce fut ainsi qu’il devint immortel, tandis que son manteau se colora de vert.

Cette légende nous en rappelle une autre, celle du roi Midas, dans Les Métamorphoses d’Ovide, se baignant dans le Pactole après avoir prié Dionysos de le délivrer du don de changer en or tout ce qu’il touchait :

Le roi se plonge donc docilement dans la source, et la vertu qu’il possédait de tout changer en or donne aux eaux du Pactole une couleur nouvelle ; cette rivière a des reflets dorés et roule dans ses flots de l’or liquide.

« Quel rare humide non su des sciences rustiques ! », s’écria dès lors Midas. C’est le secret des bacchants. Quel pur savoir où Midas lut sa muse ! La vue de ce Pactole coulant lui sera muse guérissant sa sottise. C’est là le fameux mercure des Philosophes. C’est l’or même des avares qui n’était qu’un poison, mais liquéfié en sève vivifiante ![14]

Le Coran raconte la rencontre de Moïse avec un de ces serviteurs. Moïse lui demande de pouvoir le suivre, afin d’être instruit. Le serviteur du Seigneur accède à sa demande à la condition qu’il se taise et ne lui pose pas de question :

[65] Ils rencontrèrent un de Nos serviteurs qui avait été touché par Notre grâce et à qui Nous avions enseigné une science émanant de Notre part. [66] Moïse lui dit : « Puis-je te suivre pour que tu m’enseignes un peu de la sagesse à laquelle tu as été initié ? » [67] – « Tu n’aurais jamais assez de patience, répondit l’inconnu, pour rester en ma compagnie, [68] car comment pourrais-tu assister, sans manifester ta curiosité, à des choses dont tu ne saisiras pas le sens ? » [69] Moïse lui répondit : « Tu trouveras, s’il plaît à Dieu, en moi un homme toujours patient, et je ne te désobéirai point. » [70] – « Eh bien, dit le personnage, si tu me suis, ne m’interroge sur rien ! Attends que je t’en parle le premier !»

[71] Ils partirent donc ensemble et montèrent à bord d’un navire, au flanc duquel l’inconnu s’empressa de pratiquer une brèche. « Pourquoi, s’écria Moïse, y as-tu pratiqué cette brèche? Est-ce pour en noyer les passagers ? En vérité, c’est un acte abominable que tu viens de commettre !» [72] – « Ne t’avais-je pas dit, rétorqua l’inconnu, que tu n’aurais jamais assez de patience pour rester avec moi ? » [73] – « Ne me blâme pas trop, reprit Moïse, pour mon oubli et ne me soumets pas à une trop dure épreuve ! » [74] Puis ils reprirent ensemble leur route et firent la rencontre d’un jeune homme que l’inconnu ne tarda pas à mettre à mort. « Quoi ?, s’indigna Moïse. N’as-tu pas tué là un être innocent qui, lui, n’a tué personne ? Ne viens-tu pas de commettre une chose affreuse ? »

[75] – « Ne t’avais-je pas averti, dit l’étranger, que tu n’aurais pas assez de patience pour supporter ma compagnie ? » [76] – « Si je te questionne encore sur quoi que ce soit, dit Moïse, tu auras le droit de me priver de ta compagnie. Tu n’as été, en vérité, que trop patient avec moi ! » [77] Puis ils se remirent en route et, arrivés près d’une cité, ils demandèrent l’hospitalité aux habitants qui la leur refusèrent. Après quoi, ils aperçurent un mur qui menaçait de s’écrouler. L’inconnu s’empressa alors de le redresser. « Tu pourrais, lui dit Moïse, si tu le voulais, réclamer un salaire pour ce travail ? » [78] – « Voilà le moment venu de notre séparation, repartit l’étrange personnage. Je vais cependant t’éclairer sur la signification des choses que tu as été impatient de savoir. [79] Pour ce qui est de la barque, elle appartenait à de pauvres gens qui travaillaient en mer. J’ai voulu lui donner l’apparence d’être défectueuse, parce que derrière eux il y avait un roi qui s’emparait de toute embarcation et l’usurpait. [80] Quant au jeune homme, il avait pour père et mère deux bons croyants. Nous eûmes peur qu’il ne les entraînât dans sa rébellion et son impiété, [81] et nous voulûmes que leur Seigneur leur donnât à sa place un fils plus vertueux et plus affectueux. [82] Pour ce qui est du mur, il appartenait à deux orphelins de la ville, et il recelait à sa base un trésor qui leur revenait. Comme leur père était un homme vertueux, le Seigneur, dans Sa bonté, a voulu qu’ils ne pussent le déterrer qu’à leur majorité. Je n’ai donc rien fait de mon propre chef. Voilà toute l’explication que tu n’as pas eu la patience d’attendre !» [15]

Rencontrer un de ces « envoyés » est une chance rare, et comme le dit le Coran, il n’est pas toujours facile à reconnaître. Khidr, l’homme vert, est le détenteur du secret de Dieu. Comme tout véritable initiateur, il indique le chemin de la vérité. Mais il le fait sous des apparences parfois absurdes ou inattendues ou contraires à nos préjugés…

On retrouve cette couleur verte dans toutes les traditions, partout où leurs auteurs veulent nous dire que cette couleur est le signe de la renaissance. Par exemple, Dante, dans le Purgatoire, nous explique sa rencontre :

… et je vis sortir et descendre du ciel deux anges, avec deux épées de feu, tronquées et privées de leur pointes. Vertes comme des feuilles nouvelles nées étaient leurs robes, que battaient les plumes vertes flottantes derrière eux, agitées par le vent.[16]

En Islam les saints dans leur séjour paradisiaque, sont vêtus de vert.

Toujours à propos de cette couleur verte symbole de résurrection, on voit dans la lame du Tarot, Le Jugement, trois personnages dont un est de dos et montre son fondement : il semble sortir d’un bassin dont l’eau est verte. Emmanuel d’Hooghvorst nous explique que :

Barabbas ressuscité sort du bain de la verte nature. Quelle jouvence ! Il a retrouvé son poids ; vu de dos, il montre sa base ; elle n’est plus hantée par ce mauvais naturel qui dévorait le Mat.[17]

Le personnage de Khidr ou l’homme vert est aussi ambigu qu’énigmatique. En ce sens, dans un autre vitrail de la cathédrale de Bourges, nous voyons Satan à la peau verte et aux gros yeux verts poussant les damnés dans la gueule de l’enfer.

Dans toute la mythologie, les vertes divinités du renouveau hibernent aux enfers. Ainsi Perséphone fille de Déméter, après avoir été ravie aux enfers par son oncle Hadès avec l’aide de Zeus son père, et pour avoir mangé un grain de grenade (rouge), est condamnée à partager l’année entre les Enfers et l’Olympe. C’est ainsi qu’à chaque printemps, Perséphone s’échappe du séjour souterrain et monte vers le ciel auprès de sa mère. Mais aussi longtemps qu’elle reste séparée de Déméter, le sol demeure stérile et c’est la saison de l’hiver.

Le rouge est contenu dans le vert. Perséphone fille de Déméter[18] (ou Cérès) la verte, en descendant aux enfers et mangeant le grain de grenade, contient le rouge. Il lui faut ensuite  ressortir et remonter rejoindre l’Olympe avant que la nature puisse reverdir enfin.

Dans la mythologie égyptienne, Osiris est souvent représenté avec la peau verte, il symbolise la puissance inépuisable de la végétation. Il est signifié en alchimie par le feu caché dans la pierre des philosophes.[19] Isis, qui est identifiée à Cérès, ressuscite son frère Osiris démembré par Typhon, et régénère toute la nature.

L’émeraude terrestre présage le diamant lunaire et le rubis solaire.[20]

L’émeraude, pierre des philosophes, est verte. Celui qui a trouvé l’émeraude possède déjà le secret divin.[21] On la dit tombée du front de Lucifer. « Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, Fils de l’aurore ? »[22]  Lucifer (étoile du matin, Phosphore ou Vénus) le porte-lumière, est un des noms de Jésus.[23] 

Dans un poème de Louis Cattiaux en forme d’hommage à La Lumière, au début de son Message Retrouvé, on lit :

Antique solitude des forêts primordiales où brille l’émeraude émanée des étoiles ! Celui qui vous trouva possède le secret divin qu’un maître certain nous légua dans le pain et le vin ![24]

Cette Pierre des Philosophes

est une substance décomposée, extrêmement lourde et humide, mais qui ne mouille pas les mains. Elle brille la nuit tombée, comme une étoile, et éclaire toute pièce obscure. Elle est pleine de petits yeux scintillants, comme des perles ou des aiguillettes. C’est tout à fait le Démogorgon, mais en fait animé par la manifestation de sa propre lumière intérieure. Le père en est une certaine masse inviolable, car ses parties sont si fermement unies que l’on ne peut ni les réduire en poussière, ni les séparer par la violence du feu. C’est la Pierre des Philosophes. Elle est entourée, dit-on, de ténèbres, de nuées et de noirceur. Elle gît dans les entrailles les plus intérieures de la terre. Quand elle naît, elle est vêtue d’un certain manteau vert aspergé d’une certaine humidité. Elle n’est pas à proprement parler engendrée par quelque chose de naturel, elle est éternelle et elle est le parent de toutes choses.[25]

En conclusion,

ce qu’il faut, c’est connaître la lumière de Dieu. Le secret en est donné par une grâce spéciale et avec l’aide d'un envoyé de Dieu. Mais celui-ci ne le transmet qu’avec la permission de Dieu. Il le fait au moment du jugement ; très rarement dans ce monde-ci. Le corps de la lumière c’est le soleil et la lune, l’or et l’argent des philosophes.[26]

Recevoir la visite de l’homme vert nous est nécessaire pour être purifiés de l’ancienne faute et connaître notre véritable destin. Alors,

ce feu noir qui consumait peu à peu l’homme déchu sera lavé et adouci par le feu blanc d’Isis la céleste. Ainsi l’homme réapprend à se lire. C’est alors qu’apparaît, comme une aurore, la pureté de la Mère terrestre, la Nature régénérée.[27]


[1] Le jaune et le rouge sont souvent mis l’un pour l’autre dans la symbolique. Dans le tableau ci-dessus, nous voyons un soleil rouge.
[2] Dictionnaire des Symboles, Collection Bouquins, Robert Laffont, Paris, p. 1003. C’est donc bien l’union du bleu du ciel et du rouge de l’enfer.
[3] Épître aux Hébreux VII, 1 et 2.
[4] D’Eckhartshausen, La Nuée sur le Sanctuaire, Bibliothèque des Amitiés Spirituelles, Paris, 1965, p. 138.
[5] E. d’Hooghvorst, lettre à un ami non publié.
[6] Marc Haven, Le Maître inconnu Cagliostro, Éditions Paul Derain, Lyon, 1964, p. 242.
[7] « Le Message Retrouvé », XXIII, 11’, de Louis Cattiaux, dans Art et Hermétisme, [Œuvres complètes], Beya, Grez-Doiceau, 2004.
[8] Le mot « vert » du latin viridis est en rapport avec le ver latin, le printemps. D’ailleurs, le printemps voit la renaissance du vert.
[9] Le Miroir d’Isis, n° 13, p. 73.                           
[10] Thomas Vaughan, « Lumen de Lumine » dans Œuvres Complètes, La Table d’Émeraude, Saint-Leu-la-Forêt, 1999, p. 293. Thalie était la Muse de la comédie liée aux mystères de Bacchus (ou Dionysos). Curieusement, « on la représentait avec un ‘masque comique’ … elle en disait de vertes et de pas mûres » cf. E. d’Hooghvorst, « Chromis et Mnasylus in antro » dans Le Fil de Pénélope, t. I, Beya, Grez-Doiceau, 2009, p. 105.
[11] Genèse XXXII, 24.
[12] E. d’Hooghvorst, Le Fil de Pénélope, t. I, op.cit. p. 190.
[13] Idem, « La Barbe-Bleue », p. 194.
[14] E. d’Hooghvorst, « La Roi Midas » dans Le Fil de Pénélope, t. I, op.cit. p. 127.
[15] Coran, Surate XVIII, La Caverne, 65 à 82. Voir aussi le conte de Voltaire, Zadig ou la destinée.
[16] Dante, La Divine Comédie, Flammarion, Paris, 1998, traduction Jacqueline Risset, Purgatoire, VIII, 25 à 30.
[17] E. d’Hooghvorst, « Les Tarots » dans Le Fil de Pénélopeop.cit. p. 259.
[18] Divinité de la terre cultivée, et essentiellement la déesse du blé.
[19] Pernety, Fables Égyptiennes et Grecques, Histoire d’Osiris, Éditions La Table d’Émeraude, Paris, 1983, chap. III, p. 273.
[20] « Le Message Retrouvé » de Louis Cattiaux dans Art et Hermétisme, op.cit. VIII, 29’.
[21] Commentaire oral d’Emmanuel d’Hooghvorst.
[22] Isaïe XIV, 12.
[23] Apocalypse II, 28 et XXII, 16.
[24] Au joyau, poème de Louis Cattiaux dans Art et Hermétisme, op.cit. p. 34 et 459.
[25] Philalèthe, « Lumen de Lumine », dans Œuvres complètes, op.cit. p. 331.
[26] Commentaire oral d’Emmanuel d’Hooghvorst.
[27] Ch. d’Hooghvorst, « La Voie du Livre », dans Croire l’Incroyable, Raimon Arola (Éd.), Beya, Grez-Doiceau, 2006, p. 230.

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