[Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 456]

1 – Il existe un Euphrate biblique, c’est le fleuve du Paradis (Gen. II, 10-14) : « Un fleuve sortait d’Eden pour arroser le jardin, et de là il se partageait en quatre bras… le quatrième fleuve est l’Euphrate ». L’Euphrate est aussi la limite orientale de la Terre Promise […]. C’est un fleuve dont les eaux ont des propriétés particulières, permettant une certaine opération, préparant la route des Rois du Levant […]. Il existe aussi un Euphrate mythologique, qui renvoie à un homme nommé Euphratès, qui tua son propre fils par erreur. Reconnaissant sa méprise, il se jeta par désespoir dans le fleuve Médos, qui prit alors le nom d’Euphrate. Il existe ensuite un Euphrate alchimique, selon Dom Pernety : « L’Euphrate est un des noms donnés par les chymistes Hermétiques à la matière du Grand Œuvre parvenue à la couleur blanche ».

IL EXISTE ENFIN un Euphrate étymologique, riche en enseignements. Euphrate vient de la racine phrazdo qui veut dire « mettre dans l’esprit, faire comprendre, expliquer, indiquer par signe aussi bien que par la parole » […]. Le préfixe eu suggère l’idée de noblesse, de perfection, de bonheur. L’Euphrate pourrait donc signifier la bonne formulation, explication et compréhension de quelque chose, phrasis, qui a donné « phrase » étant l’action d’exprimer par la parole, l’élocution, le langage, le discours. Selon Chancraine, eu-phrades signifie « qui parle avec justesse, bien exprimé, avec éloquence ».