Terme | Définitions |
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EAU | [Fulcanelli, Les demeures philosophales, t. 1, Pauvert, 1964, p. 316] 1 – L’eau, la phase humide ou mercurielle qu’offrent les métaux à l’origine, et qu’ils perdent peu à peu en se coagulant sous l’action desséchante du soufre chargé d’assimiler le mercure. Le terme grec ¢celèoj ne s’applique pas uniquement au fleuve Achéloüs, mais sert encore à désigner tout cours d’eau, fleuve ou rivière. [Dorn, G., La clef de toute la philosophie chimistique, Beya, 2013, p. 118] 2 – C’est ainsi aussi que tu irrigueras ton corps d’eau vive, qui est le Verbe de Dieu. Médite cela nuit et jour et rien que cela, pour que le corps ne puisse rien dire ou faire d’autre que cela même. [Porphyre, « Questions homériques sur l’Iliade » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 266] 3 – L’eau est en effet la vie de toutes choses, et elle a la prééminence parmi les quatre éléments. C’est ce qui fait dire à Pindare qu’elle est ce qu’il y a de meilleur. [Hippolyte de Rome, « Réfutations de toutes les hérésies » dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 811] 4 – Le deuxième livre s’intitule Exode : après avoir traversé la mer Rouge qui, selon eux, représente le sang, l’être engendré devait aller dans le désert et goûter l’eau amère. L’eau qui fait suite à la mer Rouge, en effet, est amère : elle est la voie de la connaissance (gnîsij) qui concerne la vie, voie qui passe par les peines et les amertumes. Transformée par Moïse, c’est-à-dire par le Verbe, cette eau amère devient douce. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 42] 5 – Je vais maintenant parler de l’eau. C’est le premier élément qui est mentionné dans l’Ecriture, le plus ancien des principes, et la mère de toutes choses parmi les choses visibles ; sans la médiation de celle-ci, la Terre ne peut recevoir aucune bénédiction du tout, car l’humidité est la cause propre du mélange et de la fusion. L’eau a divers aspects suivant les différentes parties de la Création. Ici-bas, et dans la circonférence de toute chose, elle est volatile et grossière. C’est pour cette cause même que la Nature n’en fait pas provision, mais elle la rectifie d’abord, l’exhalant avec sa chaleur, puis la condensant en pluies et rosées, état dont elle se sert pour se nourrir. En tel endroit, l’eau est intérieure, vitale et céleste, exposée au souffle du premier agent et agitée par les vents spirituels et éternels. Sous cette condition, elle est la femme facile de la Nature, « la femme qui procure de très grandes satisfactions », comme quelqu’un l’appelle. C’est cette Psyché d’Apulée, et le feu de la Nature est son Cupidon. Celui qui les a vus tous les deux dans le même lit, confessera que c’est l’amour qui règle tout. [Vaughan, T., Œuvres complètes, La Table d’émeraude, 1999, p. 492] 6 – Nous parlerons maintenant de l’eau. Cet élément est le canal ou véhicule de toutes influences quelles qu’elles soient, car quelle que soit l’effusion qui procède du centre terrestre, celle-là même monte et est emportée en elle jusqu’à l’air. Et inversement tout ce qui provient du ciel descend en elle jusque dans la terre, car c’est dans ses entrailles que les natures inférieures et supérieures se rencontrent et se mélangent, elles ne peuvent pas non plus se manifester sans un artifice singulier. De là s’ensuit que tout ce qui est pur dans la terre, tout cela elle le doit à l’eau. [Eustathe, « Commentaires sur l’Iliade », dans van Kasteel, H., Questions Homériques, Beya, 2012, p. 556] 7 – Le nom de Dynamène (Dunamšnh, « Puissante ») s’explique soit par le fait que l’élément de l’eau est considéré comme une puissance (dÚnasqai) par rapport aux choses qui, en acte, tirent d’elle leur forme ; soit par la force de l’eau, ce à quoi fait allusion, en beaucoup d’endroits, Poséidon, surnommé pour cette raison « Ébranleur du sol » et « Ébranleur de la terre ». [Cattiaux, L., Le Message Retrouvé, Beya, 2007, I, 44] 8 – L’eau qui lave et donne la vie est un esprit très délié qui vient du ciel et qui se fixe dans la terre. |